Une étude identifie treize protéines sanguines liées au vieillissement cérébral et met en lumière des périodes clés pour intervenir contre les troubles neurodégénératifs, tels que la démence ou les AVC.

D’ici à 2050, le nombre de personnes âgées de 65 et plus devrait dépasser 1,5 milliard, dans le monde. Comprendre le processus de vieillissement, et en particulier le vieillissement cérébral, est donc particulièrement important. D’autant plus face à la prévalence croissante des troubles neurodégénératifs, pour lesquels les traitements restent encore limités. A titre d’exemple, l’OMS estime que le nombre de personnes atteintes de démence devrait tripler, durant cette même période. Une détection précoce des signes de vieillissement cérébral pourrait représenter une étape clé pour prévenir ces maladies.
Heureusement, les avancées scientifiques permettent de mieux en mieux de cerner ce phénomène. L’une des dernières en date ? Une étude chinoise publiée le 9 décembre 2024 dans la revue Nature Aging. Les chercheurs ont identifié 13 protéines sanguines directement associées à l’âge biologique du cerveau. Une découverte qui permet de mieux comprendre les mécanismes biologiques en jeu dans le vieillissement du cerveau, et d’identifier des périodes clés où des interventions pourraient être les plus efficaces.
Des protéines sanguines comme marqueurs du vieillissement cérébral
Traditionnellement, l’âge biologique du cerveau était estimé à l’aide d’algorithmes basés sur l’imagerie cérébrale. Ces technologies mesurent des paramètres comme le volume ou la surface du cerveau. Cependant, les protéines présentes dans le sang offrent une nouvelle piste prometteuse.
L’équipe de chercheurs, dirigée par Wei Cheng, a utilisé des données d’imagerie cérébrale multimodale de 10 949 adultes en bonne santé âgés de 45 à 82 ans pour étudier les indicateurs potentiels du vieillissement cérébral. Ils ont également analysé la concentration d’environ 3 000 protéines dans le plasma sanguin de près de 4 696 individus à l’aide des données de la UK Biobank. Ils ont ainsi identifié treize protéines étroitement associées au vieillissement biologique du cerveau, parmi lesquelles Brevican (BCAN) et GDF15, deux biomarqueurs également reliés à des pathologies comme la démence, les AVC et des troubles de la motricité.
Des âges charnières pour le cerveau : 57, 70 et 78 ans
L’étude révèle que les concentrations de ces protéines évoluent selon des trajectoires distinctes, formant trois pics majeurs à 57, 70 et 78 ans. Ces âges pourraient correspondre à des transitions biologiques dans la santé cérébrale humaine, ouvrant une fenêtre d’opportunité pour des interventions ciblées.
Une découverte prometteuse… qui nécessite des recherches complémentaires
Ces découvertes sur les protéines liées au vieillissement cérébral marquent une étape essentielle dans la compréhension des mécanismes biologiques du cerveau. Elles ouvrent la voie à de nouvelles approches thérapeutiques et préventives, en particulier pour les troubles neurodégénératifs. Avec des recherches complémentaires, ces biomarqueurs pourraient un jour devenir des outils incontournables pour surveiller et préserver la santé cérébrale tout au long de la vie.
Bien que ces résultats soient prometteurs, les auteurs soulignent que leurs données sont principalement basées sur des individus d’origine européenne et âgés. Des études supplémentaires seront nécessaires pour vérifier si ces marqueurs protéiques sont applicables à d’autres groupes ethniques et à des populations plus jeunes.
Source : https://www.topsante.com/