
Un pansement enduit de miel et de sirop d’érable pourrait permettre de cicatriser des plaies, selon un chercheur montréalais qui souhaite commercialiser le résultat de ses recherches avec des producteurs d’ici.
«Plusieurs équipes travaillent actuellement sur le miel comme base de produits pharmaceutiques, mais nous sommes les seuls à y associer le sirop d’érable», explique au Journal Simon Matoori, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal.
Les premiers prototypes sur des humains ne seront pas disponibles avant 2026, précise-t-il, mais les bases théoriques de cette étonnante médication sont solides, assure l’auteur d’une étude qu’il vient de publier dans la revue Advanced Therapeutics.

Depuis des millénaires
Si le miel est connu pour ses propriétés antiseptiques depuis la nuit des temps – l’Égypte des pharaons en faisait usage –, celles qui sont liées à la cicatrisation des plaies sont récentes. Sur les 50 études analysées par le chercheur d’origine suisse, seules celles datant des 15 dernières années font état des propriétés immunomodulatoires, soit capables de provoquer l’inflammation des tissus ou, au contraire, de l’empêcher.
«Dans certains cas, les membres touchés doivent enfler pour guérir; dans d’autres cas, ils doivent éviter l’enflure. Appliqué directement sur la plaie, le miel a l’effet désiré», explique-t-il, en ajoutant que la science n’a pas précisé encore le processus en cause.
Sirop d’érable médical
L’acidité et la forte concentration en sucre du miel créent un environnement hostile aux bactéries et les États-Unis produisent déjà du «miel médical» à partir de produits biologiques.

«Le sirop d’érable a des qualités semblables au miel mais il agit différemment, c’est pourquoi nous pensons l’associer au miel pour développer notre pansement», commente le chercheur. Jetable après usage, le pansement pourrait être changé quotidiennement pour agir efficacement.
Sur le corps d’une personne en bonne santé, les plaies guérissent souvent sans problème, mais dans le cas de certains patients dont le système immunitaire est affaibli, elles peuvent tarder à guérir et ouvrir la porte à de multiples pathogènes.
«Chez les diabétiques, les plaies non cicatrisées peuvent mener à des amputations. On est donc à la recherche de solutions», note M. Matoori.
En raison de la guerre tarifaire, il souhaite éventuellement s’approvisionner en miel médical québécois plutôt qu’aux États-Unis. Quant au «sirop d’érable médical», il est à développer auprès des producteurs d’ici.
Source : https://www.journaldemontreal.com/