
On fait beaucoup la promotion des plantes et des champignons adaptogènes, notamment sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il vraiment ?
On en parle de plus en plus sur les réseaux sociaux. Ginseng, rhodiole, ashwagandha, reishi… Plantes et champignons dits adaptogènes sont tendance. On leur prête plein de bienfaits, notamment celui d’augmenter les capacités de l’organisme à s’adapter à différents stress.
Ce sont des plantes et des champignons qui pourraient nous rendre plus résistants au stress physique et psychologique, sans être toxiques. Adaptogènes, cela veut dire qu’ils sont censés nous relaxer si on est stressés ou nous stimuler si on manque d’énergie.
En somme, ils aideraient notre organisme à se réguler et pourraient soutenir notre activité, sans effets négatifs.
Des plantes très résistantes face aux agressions
Les plantes adaptogènes, on les appelle ainsi, car elles vivent dans des conditions très difficiles, froid, sécheresse, vent… et elles ont dû, pour s’adapter et survivre, développer des molécules particulières. Dans les années 50, l’ex-URSS a beaucoup travaillé sur ces plantes pour améliorer la santé de ses soldats et de ses cosmonautes.
Initialement, seules quelques plantes utilisées dans les médecines traditionnelles étaient considérées comme adaptogènes. Par exemple, l’éleuthérocoque, la rhodiole, le ginseng, ou l’ashwaganda, surnommé le ginseng indien… Mais désormais, on trouve de plus en plus de produits présentés comme adaptogènes : des champignons comme le reishi ou le chaga, et toutes sortes de compléments alimentaires qui revendiquent plein de bienfaits.
Ils prétendent réduire le stress, soulager l’anxiété, augmenter l’endurance et l’énergie, améliorer les performances intellectuelles, ou encore soutenir la libido et l’immunité.
Quelle efficacité ? Quels effets secondaires ?
Comme le souligne le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, « le problème avec les plantes et autres substances naturelles, c’est qu’il y a peu d’études sérieuses et validées. Il est donc difficile de conclure à une efficacité concernant toutes les promesses. »
Cela ne signifie pas que ça ne marche pas, mais on ne sait pas grand-chose sur les bons dosages, tous les effets secondaires, ni sur leurs interactions possibles avec les médicaments notamment. Une chose est sûre, on ne croit pas aux promesses trop fortes !
Et attention, par exemple, à l’ashwagandha, le ginseng indien ! Il figure, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament, dans la liste des plantes médicinales dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu. Méfiance également du côté des champignons adaptogènes qu’on retrouve dans des boissons alternatives au café, car ils peuvent interagir avec des médicaments, notamment les anticoagulants !
Dans quels cas les utiliser ?
On peut quand même recourir à certaines plantes adaptogènes ? Pourquoi pas, en période de stress et de fatigue si on est en bonne santé et si on se tourne vers les plantes assez bien connues comme la rhodiole, l’éleuthérocoque, et le ginseng, et facilement disponibles dans les pharmacies et les magasins diététiques. Dans sa pratique, le psychiatre dit avoir vu des effets positifs de la rhodiole associée au safran chez des personnes déprimées.
En raison du manque de données, toutes ces plantes et substances dites adaptogènes sont déconseillées chez les femmes enceintes, allaitantes et chez les enfants. Et si on suit un traitement, il est recommandé de prendre conseil auprès de son médecin ou de son pharmacien.
Source : https://www.rtl.fr/