
L’histoire du parfum remonte au moins jusqu’à l’Antiquité, à l’Égypte antique et aux Grecs anciens. À votre avis, quelles étaient les senteurs prisées à cette époque ?
Dans l’Antiquité, les parfums étaient plus proches de l’huile que de l’eau. Celui des Égyptiens était à base d’huiles et de résines aromatisées. Ils s’en servaient pour les cérémonies religieuses et leurs rites funéraires, mais aussi pour leur hygiène. Le parfum servait à la fois de marqueur social, de charme de protection et de remède préventif contre les maladies. Les Grecs y ajoutèrent des épices, des gommes et autres baumes. Quelles étaient les fragrances préférées de nos ancêtres dans l’Antiquité ?
Quelle était l’odeur du kyphi égyptien, l’un des plus anciens parfums du monde ?
Les anciens Égyptiens libéraient les senteurs en faisant chauffer l’huile dans laquelle avaient macéré des plantes, des fleurs et des épices. La base de leurs préparations parfumées était la racine d’iris. Les odeurs les plus utilisées étaient la myrrhe, l’encens et le lys. Nous savons aujourd’hui que le parfum le plus répandu était le kyphi. Sa formule était complexe, mélangeant myrrhe, résine de térébinthe (un pistachier), raisins secs, safran, cannelle, miel et quelques autres ingrédients. Sa recette et sa technique de confection étaient confidentielles. Elles se transmettaient exclusivement à l’oral, pour garder ce savoir-faire secret.
Quels étaient les parfums les plus prisés par les Grecs anciens ?
Les Grecs anciens avaient perfectionné la technique de l’enfleurage. Ils laissaient macérer des fleurs pendant des semaines, dans des amphores pleines d’huile ou de graisse. Leurs parfums jouaient un rôle dans les rituels religieux et la vie quotidienne. Les huiles parfumées embaumaient notamment les bains publics. Elles étaient utilisées comme aphrodisiaques, ou comme stimulants pour l’appétit et la digestion. Elles avaient des vertus thérapeutiques, les poètes et les sportifs s’en servant pour soigner le corps. À l’encens, la myrrhe, la cannelle et l’iris s’ajoutèrent les senteurs florales d’autres plantes comme l’anis, la marjolaine et la rose. Les Grecs furent aussi les premiers à ajouter des ingrédients d’origine animale, comme l’ambre gris, la civette et le musc.
Comment peut-on retracer l’histoire du parfum, de l’Antiquité à nos jours ?
Les archéologues connaissent l’existence des parfums de l’Antiquité grâce à des traces écrites laissées par les Grecs et les Égyptiens, mais aussi par de célèbres parfumeurs de l’Antiquité, Mendesian et Metopian. Comment compléter leur savoir et identifier précisément la composition chimique d’un parfum antique ? Il faut trouver un flacon en verre, un vase ou une urne en ayant contenu, et procéder à des analyses. Grâce à des tests chimiques (chromatographie en phase gazeuse, spectrométrie de masse, etc.) et à des comparatifs d’ADN, les archéologues et les chercheurs peuvent identifier les vieux ingrédients. Par exemple, il est possible de distinguer l’huile d’une plante domestique et sauvage, ou de déterminer l’origine précise d’une huile animale. C’est ainsi qu’en 2019, des archéologues ont reconstitué un parfum antique, qu’ils espéraient aussi proche que possible de celui porté jadis par la reine Cléopâtre.
Source : https://www.caminteresse.fr/