
Dans le cadre de France 2030, cinq projets industriels ont reçu le soutien de l’État, portant à 42,4 millions d’euros le montant des aides allouées depuis 2021 aux deux espèces à la croisée de la transition agroécologique et de ressources industrielles renouvelables.
La contribution à l’ouverture d’une usine de teillage en Bretagne sous l’égide du Groupe Depestele, l’accroissement des capacités de teillage en Ile-de-France par les Établissements Devogèle, l’ouverture d’une usine de filature à sec de Lin en Bretagne portée par Linfini, la production de géotextiles par Occitanie Geotex et enfin le soutien à l’implantation d’une usine de défibrage de chanvre et de construction de modules en béton de chanvre : tels sont les 5 derniers projets en date ayant reçu l’aval et le soutien de l’État, dans le cadre de France 2030. Depuis 2021, l’État a ainsi apporté son soutien à 27 projets de réindustrialisation pour un montant cumulé de 42,4 millions d’euros.
Deux cultures à la fibre agroécologique
Outre le fait d’être deux espèces productrices de fibres textiles, le chanvre et le lin partagent un profil agroécologique vertueux. Le chanvre est une espèce au cycle végétatif court (avril à septembre) n’ayant que des atouts à faire valoir : zéro pesticide, faible exigence en azote et en eau du fait de son système racinaire profond (jusqu’à 3,5 m), effet tête d’assolement (+ 5 à 10% de rendement en blé derrière), réservoir à biodiversité (hauteur et densité), piège à CO2 (15 t/ha, soit autant que la forêt). Quant au lin, il est plus exigeant en eau (mais 20 fois moins que le coton), d’où sa localisation fortement ancrée en Normandie et dans les Hauts-de-France. Mais comparativement aux espèces de grandes cultures dont il intègre la rotation, le lin est peu gourmand en engrais et en pesticides. Le lin est également une plante zéro déchet : toute la biomasse est valorisée.
Des matières premières vertes et renouvelables
Sobres en intrants au champ, le chanvre et le lin constituent deux matières premières vertes et renouvelables, entrant dans la composition de nombreux produits manufacturés, se substituant notamment aux matières premières issues de la pétrochimie. Le lin fibre offre une palette de produits (fibres longues, étoupes, anas, graines, poussières) qui se prêtent à une large gamme de valorisations (textile, matériaux composites, pâtes à papier, panneaux de particule, enduits…). Le chanvre connait de nombreux débouchés dans la construction (béton de chanvre, isolation…), la papeterie, la plasturgie. Avec 23.600ha, la France est le premier producteur européen et le deuxième mondial de chanvre. Le lin, cultivé bon an mal an sur 111.000ha, fait de la France le premier producteur mondial de lin textile et le premier exportateur mondial de lin non filé.
Source : https://www.pleinchamp.com/