
Les fleurs font partie des matières premières utilisées dans les parfums. Il existe différentes catégories de fleurs en parfumerie :
– Les fleurs vertes / printanières ou végétales
– Les fleurs blanches ou sensuelles / les fleurs solaires
– Les roses
– Les fleurs épicées
– Les fleurs poudrées
– Les fleurs atypiques ou rares
Les fleurs printanières : les fleurs du renouveau
Les fleurs printanières, aussi appelées « fleurs du renouveau » évoquent la fraîcheur, la spontanéité et la gaieté. Elles sont constituées de notes vertes et végétales.
Malheureusement, certaines de ces fleurs, qui sont pourtant très odoriférantes, ne livrent pas leur âme. On les appelle les « fleurs muettes » (telles que le lilas, le buddleia – un lilas plus miellé -, le chèvrefeuille, le muguet, la jacinthe, ainsi que les fleurs de troène, qui sont un peu moins vertes mais néanmoins printanières – le seringa, le pois de senteur, la glycine).
Quel que soit le procédé d’extraction utilisé (distillation à la vapeur d’eau, extraction par solvants volatils, ou autres), aucun ne permet de reconstituer l’odeur d’origine de ces fleurs.
Si le parfumeur souhaite obtenir leurs senteurs, il devra réaliser ce que l’on appelle « une reconstitution » ou « une reproduction ». Chacun va donc la percevoir et la restituer à sa façon. Une reconstitution est l’ébauche d’un parfum ; elle est constituée d’une dizaine de constituants environ, à la fois de synthèse et naturels.
Dans cette famille florale printanière, seules deux fleurs sont naturelles dans les parfums : le narcisse et la jonquille, dont les senteurs sont assez similaires.
Le narcisse : la fleur de caractère
Historique
Dans la mythologie grecque, Narcisse, fier de sa beauté, ne faisait pas attention aux jeunes nymphes qui l’adoraient. L’une d’elles, Echo, blessée par sa froideur, disparut progressivement jusqu’à ce que seule sa voix fût perceptible. Les dieux, fâchés, condamnèrent Narcisse à tomber amoureux de son reflet dans l’eau claire d’un bassin. À sa mort, il fut changé en fleur : le narcisse, qui devint alors symbole d’égoïsme.
Origines
Le narcisse provient d’Europe centrale, d’Afrique du Nord et d’Asie. Les principaux pays producteurs sont la France (en Auvergne) et l’Égypte.
Récolte
Le narcisse pousse à l’état sauvage dans tout l’Aubrac, à partir de 1 000 mètres d’altitude. Les ramasseurs cueillent, au printemps, les têtes des fleurs avec des peignes spéciaux (des sortes de grands râteaux) et depuis peu, avec un chariot mécanisé. La production la plus importante se situe désormais en Auvergne. Cette fleur est très recherchée par les parfumeurs qui l’utilisent surtout en parfumerie de prestige comme dans certains parfums floraux ou chyprés (cf. Facette chyprée).
Le narcisse, délicat en apparence, diffuse un parfum puissant, avec une senteur très verte (cf. Facette verte), très terreuse, épicée, animale, avec des accents de jasmin et d’ylang-ylang. Elle est très difficile à travailler.
La jonquille : la sœur du narcisse
La jonquille est une fleur qui livre son parfum par extraction aux solvants volatils et qui offre des fragrances particulièrement signées et dotées d’une fraîcheur printanière sans égal.
Les fleurs blanches : les fleurs sensuelles
Ces fleurs sont aussi qualifiées de fleurs sensuelles, ou narcotiques, car elles ont souvent en commun une molécule, l’indole, une note animale naturelle. Parmi les fleurs blanches, se trouvent :
1. le jasmin
2. la tubéreuse
3. l’ylang-ylang
4. le frangipanier
5. la fleur de Tiaré
6. le gardénia
7. le magnolia
8. la fleur d’oranger
Le jasmin : la fleur
Il existe deux variétés de jasmins :
– Le jasmin Grandiflorum qui peut venir de Grasse, d’Égypte, Inde, ou d’Italie
– Le jasmin Sambac d’Inde à l’odeur plus « orangée et solaire »
Afin de récolter cette matière naturelle, les cueilleuses doivent se lever très tôt et les plus habiles ramassent 500 à 700 kg de fleurs par heure. Pour obtenir 1kg de fleurs, 10 000 fleurs sont nécessaires.
La tubéreuse : la fleur narcotique
La tubéreuse est exotique et narcotique, et provient d’Inde du sud et d’Égypte. En Inde, elle est récoltée tous les matins du mois de mai à décembre. En hindi, le nom de cette fleur signifie « parfum de nuit ».
La tubéreuse existe sous forme « naturelle » en parfumerie : elle est alors très onéreuse. Autrefois, elle était traitée par enfleurage. Désormais, elle s’obtient en extraction par solvants volatils. Cette tubéreuse exhale une odeur narcotique, un peu médicamenteuse au départ (un peu « pommade »), mais après quelques secondes, elle offre une senteur singulière entre un nectar miellé et confit, exotique, vénéneux, et érotique.
Certaines marques ne peuvent pas « s’offrir » la tubéreuse naturelle. Dans ce cas, il est toujours possible de recourir à la reconstitution (qui sera, quelle que soit la fleur, toujours un peu différente de l’odeur de la fleur naturelle). Il s’agit d’un mélange de différentes notes : le jasmin naturel, ou une composition de jasmin, d’ylang-ylang, d’indole, de noix de coco, et une note orangée (telle que l’Anthranilate de Méthyle), d’héliotropine, de mimosa, et d’encore d’autres éléments en trace.
L’ylang-ylang : la fleur solaire
La fleur d’ylang-ylang provient d’un arbre, et possède la forme d’une grande étoile échevelée. Elle est, pour les Indonésiens, la « fleur des fleurs » (c’est aussi la signification de son nom). Très exotique, elle affiche une nature exubérante et extravertie. Elle a aussi hérité des volcans (de Madagascar ou Mayotte), un côté floral explosif qui donne beaucoup de couleurs aux parfums. Elle est récoltée lorsque la fleur de vert tendre devient jaune, signe qu’elle a atteint sa maturité olfactive.
Sa senteur est à mi-chemin entre le jasmin et la tubéreuse. L’ylang-ylang, avec ses notes crémeuses et charnelles, fait penser au monoï solaire (cf. Facette solaire). Il a une dimension sensuelle, lascive et enivrante tout en étant sauvage et narcotique.
La fleur de frangipanier : la fleur des îles
La fleur de frangipanier est une fleur sacrée en Inde dont on appelle la floraison abondante par des prières ardentes. Comme le jasmin sambac, la blancheur de la fleur symbolise la pureté de l’âme. Cette fleur sacrée et délicate ne livre pas son parfum. Les parfumeurs doivent avoir recours à « une fleur de laboratoire », en procédant à « une reconstitution », c’est-à-dire à une formule intégrant une dizaine de composants.
La fleur de tiaré : la fleur exotique
Sur un arbuste tropical pousse la fleur de tiaré de couleur blanche, symbole national de Tahiti. Elle est désormais disponible en produit naturel, mais on l’utilise avec parcimonie, car son odeur finalement assez décevante est loin d’être fidèle à l’odeur originelle suave et enivrante de la fleur. Il existe également un produit fait par un procédé proche de l’enfleurage, produit localement.
Le gardénia : la fleur indomptable
Le gardénia est un petit arbuste aux fleurs blanches très parfumées. Il provient de Chine, du Japon, des Philippines, d’Indonésie, d’Inde et de Californie. L’absolu gardénia obtenu à partir de l’extraction de la fleur de gardénia n’est absolument pas fidèle à l’odeur de la fleur à l’état naturel. Il est simplement utilisé pour isoler l’acétate de styrallyle : une note verte rhubarbe. Les parfumeurs utilisent des reconstitutions de gardénia dont les principaux constituants sont : l’accord fleur blanche, des notes vertes accompagnées de molécules appelées tyglates (de notes champignon).
Le magnolia : la fleur fraîche
Le magnolia appartient à la famille des Magnoliacées, et provient d’un arbre originaire d’Extrême-Orient, et de Chine.
En parfumerie, c’est la variété Michelia alba qui est intéressante. Sa cueillette se fait de mai à juin et d’août à novembre. Les fleurs sont traitées par distillation pour obtenir l‘huile essentielle de magnolia.
Cette note est florale, avec une facette « agrume » importante. Elle présente une grande fraîcheur citronnée, teintée de notes vertes. Puis, une facette florale solaire douce, aux accents vanillés, se dévoile. Les feuilles sont également utilisées en parfumerie, même si le parfum est un peu plus difficile à utiliser que celui des fleurs.
La fleur d’oranger : la fleur multi-facettes
Le bigaradier, dont est issue la fleur d’oranger, est un arbre magique, car il procure 4 matières premières différentes à la fois :
1. L’orange amère, dont on traite la peau par expression et qui donne l’essence orange bigarade.
2. L’absolue de fleur d’oranger,
3. L’essence de néroli,
4. L’essence de petit grain.
Son nom botanique est le Citrus aurantium.
Le bigaradier était à l’origine natif d’Extrême-Orient, mais il se cultive aujourd’hui dans le bassin méditerranéen. Les principaux producteurs de fleurs d’oranger sont la Tunisie, l’Italie, l’Égypte ou le Sud de la France.
Dans la mythologie, les fruits du bigaradier étaient appelés « pommes d’or », cadeau de Jupiter à Junon pour leur mariage.
Traitement et fabrication de la matière première
Habituellement, les fleurs blanches sont trop fragiles pour supporter la distillation à la vapeur d’eau. La fleur d’oranger est la seule qui se prête aux deux modes d’extraction suivant : la distillation et l’extraction aux solvants volatils. La distillation à la vapeur d’eau des fleurs produit l’essence de néroli. L‘extraction aux solvants volatils permet d’obtenir l’absolue de fleur d’oranger. Enfin, en distillant les branchages entiers (feuilles et fleurs), on obtient de l’essence de petit grain.
Description olfactive de la fleur d’oranger
Voici une description des différents produits à base de fleur d’oranger, du plus frais et volatil au plus intense :
– l’essence de petit grain : lavandée (cf. Facette aromatique), verte et végétale, citrus très frais, et légèrement fumée.
– l’essence de néroli : fraîche, aérienne, lavandée, douce, (un peu guimauve), légèrement hespéridée, suave, florale fraîche. On peut aussi lui trouver un aspect poudré.
– l’absolu de fleur d’oranger : plus « indolée » (note animale des fleurs blanches), elle est plus sombre en tête que le néroli. Elle possède un côté narcotique, animal, et sensuel. Son évolution est claire dans les notes de tête, et plus miellée ensuite.
Utilisation
L’essence de néroli et l’absolue fleur d’oranger ne sont pas utilisés dans le même but. On associera plutôt le néroli aux fragrances hespéridées et aux eaux de Cologne. On s’en sert également pour reconstituer certaines fleurs comme la tubéreuse, la jacinthe, le tiaré et le frangipanier. Le néroli se retrouve en notes de tête des parfums floraux frais.
L’absolue de fleur d’oranger sera privilégié pour les accords chyprés ou orientaux, ou bien pour les parfums floraux blancs. Elle est souvent utilisée pour recréer des fleurs exotiques, telles que le gardénia ou la fleur de tiaré. Le plus souvent, elle est présente en note de cœur. Il est aussi possible de s’en servir pour accentuer les notes fruitées telles que l’abricot (cf. Facette fruitée).
Quant à l’essence de petit grain, elle servira surtout pour les eaux de Cologne, les eaux fraîches, ou les parfums masculins et mixtes.
Les roses et notes rosées : la fleur changeante
Parmi les notes rosées, se trouvent :
1. la rose
2. le géranium rosat
3. la pivoine
La Rose : la reine des fleurs
Origines
Considérée comme étant l’une des deux fleurs reines de la parfumerie, la rose provient de différentes régions : le Sud de la France, la Bulgarie, ou la Turquie. Deux types de roses sont utilisés en parfumerie : la rose de mai, ou rose centifolia, qui vient de la ville de Grasse, en France, et la Rose de Damas (rose Damascena) qui vient de Bulgarie ou de Turquie.
Traitement et fabrication de la matière première
La rose est l’une des rares fleurs à pouvoir supporter aussi bien l’extraction aux solvants volatils que la distillation à la vapeur d’eau, qui permet d’obtenir l’essence de rose. Néanmoins, cette dernière technique reste un choix coûteux, car il faut environ 4 tonnes de pétales de rose pour produire un kilo d’essence. Par ailleurs, celle-ci doit être récoltée très tôt dans la journée, dès 6 heures du matin. Il est aussi possible d’obtenir de l’absolu de rose, grâce à l’extraction aux solvants volatils. Ce produit sera plus dense, plus riche, et agira surtout en note de cœur et en note de fond. Afin de garantir une qualité constante d’une année sur l’autre, la rose est souvent le fruit d’un assemblage de différentes essences, ce qui permet d’obtenir un « standard ».
Description olfactive de la rose
– la rose De Mai de Grasse : une senteur miellée, plus ronde, chaude, et un peu cireuse
– la rose De Damas de Bulgarie, Turquie : une odeur plus fruitée, plus citronnée et acide, plus nerveuse et fraîche en tête
Utilisation
La rose est traditionnellement utilisée dans les parfums floraux. Sa senteur peut être fraîche, comme celle d’une rose qui s’ouvre le matin, ou plus sombre et orientalisante. Cette fragrance peut aussi accompagner les accords chyprés, et notamment, comme c’est le cas actuellement, les néo-chyprés.
Le pélargonium rosat ou géranium : la rose au masculin
Originaire d’Afrique, le géranium rosat est utilisé pour les propriétés odorantes de ses feuilles et tiges. Il est cultivé dans de nombreux pays mais vient essentiellement d’Égypte. Sa senteur est une note rosée, mais aussi verte, aromatique, presque menthée, et elle peut évoquer la citronnelle et le litchi. Il s’agit, en quelque sorte, d’une rose masculine, qui s’associe très bien avec les notes aromatiques. Le géranium rosat se trouve souvent dans les parfums à l’accord fougère.
La pivoine : la rose fraîche et fruitée
La pivoine est aussi une note rosée. Toutefois, elle ne livre pas son parfum par extraction. Pour l’utiliser en parfumerie, il faudra donc en faire une reconstitution avec de l’essence de rose et des éléments frais naturellement contenus dans la rose (alcool phényl-éthylique, géraniol) auxquels pourront s’ajouter des éléments fruités comme la framboise (cf. Les fruits) et parfois des notes légèrement poudrées telles que les ionones ou l’héliotropine.
Les fleurs épicées
L’œillet, la giroflée, et l’Immortelle font partie des fleurs dites « épicées », utilisées en parfumerie.
L’œillet : la fleur rebelle
L’absolu œillet d’Égypte est un produit naturel qui existe en parfumerie. Cependant, il est assez peu utilisé, car il ne sent pas l’œillet épicé que nous avons tous en mémoire. La senteur de l’œillet est souvent reconstituée avec une association de rose et d’épices (clou de girofle, vanilline et héliotropine). Attention à ne pas confondre cet œillet d’Égypte avec l’œillet d’Inde, appelé tagète, qui est lui aussi naturel, mais n’offre pas une senteur similaire à l’œillet que nous connaissons.
La Giroflée : la fleur douce
La giroflée est un parfum très épicé à note œillet, avec des accents de vanille, et musqués. Il n’existe qu’en « reproduction ».
L’Immortelle : la fleur du maquis
L’Immortelle est une fleur jaune qui pousse dans les maquis de Corse, d’Espagne, et de France. Son nom botanique est « Helichrysum ». En parfumerie, elle est traitée par distillation pour être utilisée dans les compositions des fragrances. Sa senteur est très épicée, liquoreuse, à facette tabacée et miellée. Elle possède aussi une légère senteur de « curry » ; c’est une matière très difficile à travailler.
Fleurs poudrées
Les fleurs poudrées utilisées en parfumerie sont l’iris, le mimosa, la cassie, la violette et l’héliotrope.
L’iris : la fleur noble
Ce n’est pas exactement la fleur qui sera traitée, mais le rhizome de la plante (l’iris pallida), ce serait précisément une tige souterraine sur laquelle peuvent se former des racines dites adventives.qui vient d’Italie ou de Chine. Son utilisation nécessite en amont trois ans pour faire pousser la racine et trois ans de séchage. Il s’agit de l’une des matières premières les plus chères de la parfumerie.
L’Iris Pallida peut rappeler la violette et le mimosa, de par son odeur poudrée caractéristique. Des accents boisés (cf. Facette boisée) et une légère note de framboise, mais aussi de carotte, lui sont aussi attribués (parfois, de l’essence de graine de carotte est également ajoutée pour accentuer son effet dans un parfum).
L’iris peut parfois avoir un côté terreux et austère, lorsque l’on se concentre sur son aspect rhizome dans un parfum. Il s’agit néanmoins d’une matière première à l’odeur très élégante, qui se magnifie sur la peau.
À l’origine de la note dite « poudrée » dans les parfums, l’iris servait à parfumer les premières poudres de riz, d’où l’emploi de ce terme en parfumerie. L’iris apporte donc une senteur poudrée, sèche et non sucrée aux parfums, à la fois très élégante et un brin rétro. On l’utilise souvent pour les accords floraux poudrés, ou pour les accords orientaux, ou boisés.
Le mimosa : la fleur de la riviera
Son nom vient du latin mimus, qui veut dire « farce », une référence à certaines de ses feuilles qui se rétractent au toucher. Il en existe deux qualités : le déabalta et le farnésiana.
Le mimosa est une fleur difficile à travailler en parfumerie. Essentiellement cultivée dans le sud de la France, en Inde et en Égypte, cette fleur est traitée par extraction aux solvants volatils, une technique qui permet d’en obtenir un absolu. La senteur du mimosa est florale, poudrée et amandée, avec une facette verte assez prononcée. Cette facette verte a des points communs avec la feuille de violette, et peut également posséder des accents de concombre, voire de melon, car les feuilles sont distillées en même temps que les boules jaunes de la fleur. Assez prononcée, car les feuilles aux accents de concombre, voire de melon, sont distillées en même temps que les boules jaunes de la fleur.
La Cassie : la cousine du mimosa
La fleur de cassie est une fleur de la famille des acacias, tout comme les mimosas (contrairement à ces derniers, il y a des épines sur les branches de cassie). Comme le mimosa, la cassie est une fleur assez difficile à travailler en parfumerie. Son odeur est plus dense, et mystérieuse, avec des notes animales proches de celles de l’ylang-ylang, des effets soufrés et des accents aldéhydés.
Cet arbuste originaire d’Inde est cultivé sur le pourtour méditerranéen, principalement en Égypte et dans les régions semi-tropicales.
La fleur de cassie est rare et plutôt réservée à la parfumerie fine. Elle possède une senteur herbacée, poudrée, épicée, boisée, balsamique, miellée, mais aussi anisée et cuirée. En parfumerie, la cassie se marie très bien à l’iris, au mimosa, et aux notes violettes.
La Violette, Ionone ou Methyl Ionone : la fleur timide
Les ionones ou méthyl ionones permettent d’obtenir des senteurs de violette dans les parfums. La première ionone fut découverte en 1890. Les ionones ont permis aux parfumeurs de reproduire assez fidèlement le parfum de la fleur de violette. En effet, la violette utilisée sous forme naturelle ne livre pas toute son « âme ».
Héliotrope ou Héliotropine : la fleur vanillée
L’héliotrope, aussi appelé héliotropine, est le nom d’une plante de la famille des Boraginacées. La fleur ne livre pas son parfum quand elle est traitée de manière naturelle en parfumerie, mais une matière première synthétique fut découverte en 1869 par Fittig et Mielk, et peut aussi être obtenue à partir de la vanille (Vanilla Tahitensis). L’héliotrope possède une senteur florale, amandée, proche du mimosa et du lilas.
Les fleurs rares
Parmi les fleurs rares utilisées dans la composition des parfums, nous pouvons citer :
Le réséda : la fleur rétro
Cette plante herbacée aux fleurs odorantes répand autour d’elle un léger nuage de miel, de muguet et de narcisse.
Le champaca : la fleur étrange
Le Michelia champaca est une fleur blanche très odorante, utilisée sous forme naturelle et très prisée en parfumerie. Très ambrée, elle arbore une senteur de foin, de rosée et des notes miellées, avec un effet d’ylang-ylang, tel un jasmin capiteux, épicé et une note animale en fond.
Le genêt : la fleur miellée
Le genêt est un arbrisseau à fleurs jaunes d’or odorantes et toxiques que l’on trouve surtout dans le midi, en France. Il livre son parfum de manière naturelle, et possède une fragrance fruitée, amère, proche de la fleur d’oranger, du tilleul, et avec des notes de miel (cf. Cire d’abeille) et de tabac.
Le pittosporum : la fleur du buisson
Le pittosporum est originaire d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Asie du Sud-Est, et du midi de la France. Il s’agit d’un petit arbre au beau feuillage vernissé et persistant, et aux fleurs blanches et verdâtres. Il est impossible d’en obtenir une essence ou un absolu. Il existe donc des reconstitutions. Son parfum est floral, entre la fleur d’oranger et le jasmin.
Le Mahonia : la fleur mystérieuse
Le Mahonia est originaire d’Amérique et d’Asie. Il s’agit d’un arbuste persistant aux feuilles ressemblant à celles du houx, et légèrement piquantes. Il exhale une légère odeur de miel, de muguet et de narcisse, et n’existe qu’en reproduction.
Karo Karoundé : la fleur charismatique
Le karo karoundé est une fleur épicée d’Afrique du Sud, utilisée comme produit naturel en parfumerie. Il offre un parfum proche du narcisse, très vert et assez « cuir animal ».
Les autres fleurs
Le chèvrefeuille
Son parfum embaume l’air mais comme le muguet et le lilas, c’est une fleur muette, qui ne livre pas son parfum. Difficile de percer son secret ! Il faut donc essayer de reproduire son effluve en mélangeant des notes naturelles et de synthèse, pour essayer de se rapprocher de son odeur qui est plutôt délicate qui se situe « entre jasmin frais, fleur d’oranger avec des touches légèrement miellées. Il existe peu de fragrances sur le marché à base de chèvrefeuille en note dominante, tant sa senteur est difficile à dompter.
Source : https://www.sylvaine-delacourte.com/