
Le choix variétal est une étape cruciale dans la conduite du tournesol puisqu’il conditionne en grande partie la réussite de la culture. Bien choisir sa variété, c’est avant tout opter pour une génétique qui saura s’adapter aux contextes pédoclimatique et sanitaire locaux.
Chaque année, le catalogue variétal tournesol s’enrichit de nouvelles génétiques. Faire son choix n’est pas toujours simple. Première question à se poser : variété oléique ou linoléique ? En général, c’est le contrat proposé par le collecteur qui oriente cette décision, en fonction du débouché visé. En 2024, près de 80 % des 800 000 ha de tournesol semés étaient des oléiques. La difficulté de maîtriser certaines mauvaises herbes (xanthium, ambroisie, datura…) peut également motiver l’utilisation d’une variété VTH (variété tolérante aux herbicides). Mais attention, cette option doit être raisonnée à l’échelle globale de la rotation car les herbicides associés à cette stratégie peuvent devenir moins efficaces s’ils sont utilisés trop fréquemment et générer l’apparition d’adventices résistantes via une pression de sélection plus forte. En cas de flore adventice « classique », inutile de se tourner vers ces génétiques.
Un choix à raisonner à la parcelle
Ce sont ensuite les contraintes pédoclimatiques, la pression maladie régionale et/ou locale mais aussi le risque Orobanche cumana, qui doivent dicter le choix des variétés les plus appropriées. Contre l’orobanche par exemple, la tolérance variétale reste le premier moyen de lutte disponible. Dans les secteurs à risque, il est essentiel d’implanter uniquement des variétés ayant un bon comportement vis-à-vis de cette plante parasite. Selon la parcelle, il conviendra aussi de choisir une variété affichant un bon comportement vis-à-vis des maladies : mildiou, verticillium, phomopsis, sclérotinia capitule… souvent préjudiciables pour le bilan final.
Sécuriser le bon démarrage des cultures
Quelle que soit la situation, la génétique doit assurer une bonne vigueur au départ. Cette compétence permet en effet de sécuriser le nombre de pieds, de réduire la durée d’exposition des jeunes plantules aux parasites et aux ravageurs du début de cycle, le tout en garantissant un développement rapide et homogène de la culture. En effet, tout retard à la levée se rattrape difficilement et peut impacter le rendement. Choisir sa variété, c’est aussi penser à l’ensemble du cycle, à commencer par la date de récolte et, à chaque phase préliminaire, des besoins différents. Ainsi, la précocité dépend de la région, du type de sol et de la date de semis. Une précocité adaptée limitera le stress hydrique post floraison et le développement des maladies de fin de cycle, comme le sclérotinia du capitule ou le botrytis : un gage de réussite pour assurer la récolte dans de bonnes conditions.
Bon nombre d’agriculteurs font le choix de diversifier le panel des génétiques choisies : une solution aussi pour limiter les risques, climatique et sanitaire.
Source : https://www.terre-net.fr/