
Le projet de développement et de préservation de semences locales de légumes, lancé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, en partenariat avec la FAO, contribuera à réduire les importations.
«Plus les semences sont cultivées et diversifiées localement, moins nous en importerons», assène l’expert en agriculture, Sadek Bounebab.
Un meilleur rendement, une meilleure qualité
«Un tel projet permettra également un meilleur rendement agricole maraîcher et de meilleure qualité. Quand il s’agit de semences locales, la traçabilité est garantie et nous pouvons nous assurer de leur qualité», explique Sadek Bounebab. En revanche, poursuit-il, quand il s’agit de semences importées, la qualité n’est pas sûre. Et pour cause, «il est difficile de détecter des semences génétiquement modifiées », note-t-il. De ce fait, l’expert juge plus sûr de recourir aux semences locales. «D’où l’importance d’un tel projet», soutient-il.
En outre, une fois obtenus les premiers résultats de ce projet, souligne-t-il, les agriculteurs auront l’embarras du choix en matière de semences. «Il faut savoir que nos agriculteurs sont, aujourd’hui, limités en termes de semences, donc contraints de se contenter de ce qui est disponible. Mais si nous arrivons à diversifier nos graines, nous aurons une meilleure production en qualité et volume. Les agriculteurs pourront plus facilement élaborer des programmes de semences plus rentables et plus durables, en fonction de chaque saison et non de la disponibilité», poursuit-il.
Des conditions climatiques très spécifiques
Sadek Bounebab rappelle que les semences maraîchères exigent des conditions climatiques très spécifiques. «Certaines graines sont cultivables en hiver et d’autres au printemps. À Tiaret, par exemple, où l’hiver est rigoureux, la tomate ne peut être cultivée qu’au cours du mois d’avril», renchérit-il, signalant que ce projet sera aussi d’un grand apport pour la sécurité alimentaire. Plus nous disposons de semences locales, assure-t-il, moins nous serons dépendants des importations.
Toutefois, il signale qu’un tel projet nécessite l’implication, l’accompagnement et la formation des agriculteurs. En effet, les modes de conservation et de préservation des graines étant traditionnels, leur rendement n’est pas de la qualité souhaitée. « Nos agriculteurs conservent ces semences dans des conditions n’obéissant à aucune norme », souligne-t-il.
Des formations sur les techniques de préservation
Pour cette raison, selon lui, ce projet doit être soutenu par un programme favorisant la mise en place d’espaces de stockage et de conservation qui soient aux normes et par des formations sur les techniques de préservation au profit des agriculteurs. «Les pouvoirs publics devraient aussi lancer des projets pour la production de semences de légumes maraîchers sous serre».
Ce type de semences est hybride et signifie que ces dernières ne peuvent être utilisées qu’une seule fois et que nous ne pouvons pas en produire d’autres. Elles coûtent énormément cher en termes d’importation. Ainsi Bounebab relève qu’un kilo de semences de tomate sous serre coûte 500.000 DA alors que celle de la tomate plein champ coûte entre 3.000 et 5.000 DA/kilo.
Source : https://www.horizons.dz/