
La spiruline est un produit en vogue à base de cyanobactéries, contenant notamment du fer. Une auditrice de la RTS a cependant remarqué que la concentration en fer varie d’une boîte de spiruline à l’autre, y compris au sein de la même marque. Pourquoi ces différences? On en parle a mené l’enquête.
Des pharmacies aux magasins bio, vendue en poudre ou en gélules, la spiruline figure sur de nombreux étals. Elle fait partie de ce qu’on surnomme les « super-aliments », des aliments riches en nutriments comme les vitamines ou les minéraux.
Une auditrice de l’émission On en parle sur RTS Première a remarqué que la spiruline qu’elle venait d’acheter avait une composition différente de celle achetée quelques mois auparavant. Il s’agissait du même produit et de la même marque, mais la quantité de fer par gélule avait diminué de moitié.
« Pas un produit de synthèse totalement standardisé »
Contactée par On en parle, la société basée en Suisse qui commercialise cette spiruline répond que cette variation est tout à fait normale, car la spiruline est composée de bactéries.
Sa composition et sa teneur en fer peuvent varier selon plusieurs critères comme l’ensoleillement, la température de l’eau ou la saison de la récolte, a-t-elle expliqué. Son directeur admet également que les méthodes d’analyse du fer se sont récemment affinées et que les concentrations ont été revues à la baisse.
Qu’en est-il des autres marques de spiruline? Après avoir visité différents magasins, l’émission On en parle a constaté que selon les marques, la teneur en fer n’était pas toujours indiquée. Lorsqu’elle l’est, elle varie fortement d’une marque à l’autre, et les prix ne sont pas corrélés à la teneur en fer. De plus, selon les marques, la spiruline est vendue pure ou enrichie en fer et d’autres nutriments.
Un intérêt qui reste à démontrer
Interrogée au sujet des bienfaits de la spiruline sur l’organisme, la diététicienne cheffe adjointe au CHUV Sylvie Borloz s’est montrée prudente. « Au niveau de la santé, l’intérêt de la spiruline n’a pas pu être démontré par des études scientifiques », a-t-elle indiqué vendredi dans l’émission On en parle. Elle confirme au passage que les différentes teneurs en fer des produits sont liées au fait qu’il s’agit aliments naturels. « Il faut regarder les emballages, se renseigner sur les doses recommandées et ne pas les dépasser », souligne-t-elle.
La spécialiste précise que si la spiruline contient du fer, les épinards en contiennent aussi. Mais « dans l’alimentation végétale, le fer est non héminique, moins bien absorbé par le corps humain. Il est intéressant en revanche d’associer ces aliments avec de la vitamine C, par exemple en mangeant des lentilles avec une salade, du persil ou un fruit en dessert », conseille-t-elle, précisant que le fer provenant des produits animaux est « mieux absorbé ».
Elle ajoute que les personnes qui consomment peu ou pas de produits animaux et souhaitant augmenter leurs apports en fer pourraient consommer de la spiruline. « Une grande partie de la population a un taux de fer assez bas. Il est important d’avoir une alimentation variée avec beaucoup de couleurs dans les végétaux pour une meilleure absorption du fer », insiste-t-elle.
Des méthodes de production variables
Sylvie Borloz recommande également de s’informer sur les méthodes de production de la spiruline. « Si l’on achète un produit non certifié provenant d’un pays lointain, il y a des risques de contamination, notamment par rapport aux métaux lourds dans les eaux des bassins de production des cyanobactéries. Les personnes malades ou fragiles devraient demander à leur médecin si la consommation de ces produits est adaptée. »
Source : https://www.rts.ch/