
Sans lui, nos jeans n’existeraient pas ! C’est en effet l’indigotier qui donne ce bleu violacé, idéal pour colorer les tissus.
Plusieurs plantes permettent ce prodige, mais aucune n’égale en beauté la teinture tirée d’Indigofera tinctoria, un arbuste natif d’Asie – et sans doute d’autres régions tropicales. En Inde, qui lui a donné son nom, on extrait les pigments de ses feuilles et de ses tiges depuis 6 000 ans. C’est de là, qu’à partir du XVIe siècle, l’indigo fut importé en masse vers l’Europe. Puis les Occidentaux le produisirent dans leurs colonies, dans les Caraïbes, à Java… Une bataille commerciale qui s’assagit suite à l’invention de l’indigo de synthèse, à la fin du XIXe siècle.
Des jeans teintés à l’indigo pour travailler aux Etats-Unis
En 1873 à San Francisco, un tailleur nommé Levi Strauss inventa de solides pantalons en toile «denim» teintée à l’indigo et dotés de rivets aux poches. À l’origine destiné aux ouvriers et aux mineurs, le jean connut un succès mondial après-guerre, dans le sillage des GI. L’indigo naturel reste parfois utilisé pour un effet délavé.
En France, un veto royal
La peine de mort ! Voilà ce qu’encouraient jadis les teinturiers français utilisant l’indigo des Indes. Par un édit de 1609, le roi Henri IV entendait protéger ainsi la production locale d’un autre pigment bleu, le pastel. Des mesures protectionnistes qui finirent par échouer. La France fonda alors des «indigoteries» tenues par des esclaves, aux Antilles, en Louisiane…
Une plante au cœur des traditions indiennes
En Inde, nombre de textes antiques citent l’indigotier, dont une célèbre fable sur un chacal tombant dans une cuve de teinture… Là-bas, la plante est aussi prisée par la médecine traditionnelle, notamment contre les affections du foie. Et aujourd’hui, le pays relance la production d’indigo naturel, alternative durable aux colorants synthétiques.
Source : https://www.geo.fr/