L’intelligence artificielle s’imposerait comme un levier essentiel pour la protection des espèces menacées. Grâce à des outils innovants comme la surveillance des populations, la lutte contre le braconnage et la restauration des habitats, l’IA propose des solutions face à la crise de la biodiversité. Mais malgré son potentiel, peut-elle vraiment changer la donne ?
La baleine bleue, le vautour charognard ou encore l’écureuil roux… La Terre abrite entre 13 et 20 millions d’espèces différentes. Cependant, selon le Fonds Mondial pour la Nature, la WWF, plus d’une espèce sur trois est actuellement menacée d’extinction. Si le braconnage est fréquemment cité comme une des principales causes de la disparition des animaux, la pollution et le dérèglement climatique jouent aussi un rôle important dans la diminution de certaines populations animales.
L’augmentation des températures et les catastrophes naturelles liées aux déséquilibres climatiques ont des répercussions considérables sur la végétation, les sources alimentaires, l’approvisionnement en eau, et bien plus encore. Selon une étude de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques, 75 % des terres émergées de la planète sont menacées. Les récifs coralliens et les forêts tropicales, en particulier, subissent de graves perturbations. Ces changements rendent certains écosystèmes inhospitaliers pour diverses espèces animales, les contraignant à migrer loin de leurs habitats traditionnels à la recherche de ressources et de conditions de vie adaptées, comme l’illustrent les déplacements des ours polaires. Parallèlement, de nombreuses espèces connaissent un déclin, et d’autres périssent.
L’IA au service des animaux en voies d’extinction
Aujourd’hui, pour la sixième fois, la planète Terre connaîtrait un effondrement de sa biodiversité, d’après de nombreux scientifiques. Le temps est donc compté, et les efforts déployés pour freiner ce phénomène restent insuffisants et trop lents. Alors pour aller plus vite, un outil s’est imposé et est devenu incontournable dans nos sociétés : l’intelligence artificielle (IA). Grâce à sa capacité à analyser rapidement de vastes volumes de données, l’IA se révèle particulièrement utile pour les défenseurs des animaux. Par exemple, la WWF a déployé cette technologie pour examiner des millions de photos d’une vaste région australienne ravagée par des incendies, afin d’identifier les zones où des animaux avaient survécu.
De son côté, la biologiste américaine Michelle Fournet a partiellement décodé le langage des baleines en analysant et en comparant des milliers d’enregistrements de ces géants marins, avec l’espoir de mieux protéger ces espèces à long terme. Une autre application récente de l’intelligence artificielle est la création de Squirrel Agent, un programme formé sur des milliers d’images d’animaux. Cette IA est capable de reconnaître les écureuils roux, une espèce en voie de disparition, avec une précision de 97 %. Elle pourrait être utilisée pour contrôler l’accès automatique aux mangeoires qui ne permettent qu’aux écureuils roux d’y accéder, en y déposant de la nourriture.
Une cause perdue ?
La protection des animaux en voie de disparition est un défi majeur. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a averti cette année, lors de la Journée internationale de la diversité biologique, que le « réseau complexe de biodiversité » qui soutient toute vie sur Terre « se défait à une vitesse alarmante ». Il ajoute que « l’humanité en est responsable » . Le chef de la biodiversité de l’ONU, David Cooper, a confirmé que toute une série d’espèces, comme les amphibiens, est de plus en plus en danger. Mais bonne nouvelle tout de même, d’après l’organisme international, il ne serait pas trop tard pour agir, grâce aux impressionnantes évolutions technologiques.
Globalement, l’IA permet de surveiller les populations grâce à des caméras, des drones et satellites, et de détecter des menaces comme le braconnage. Elle aide aussi à prédire les risques environnementaux et à optimiser les efforts de conservation. L’IA soutient aussi la gestion des écosystèmes, la restauration des habitats et la reproduction assistée des espèces. De plus, elle facilite la sensibilisation du public et analyse des données pour guider les décisions de conservation.
Cependant, bien que l’intelligence artificielle puisse être un outil extrêmement puissant pour la protection des animaux en voie de disparition, elle ne peut pas résoudre à elle seule la crise de la biodiversité. L’action humaine reste essentielle : législation, engagement politique, financement des programmes de conservation, et changement de comportements sont des facteurs tout aussi cruciaux. L’IA peut offrir des solutions innovantes, mais elle doit être intégrée dans une approche globale de préservation de l’environnement et de respect des écosystèmes. Le combat n’est donc pas perdu, mais il nécessite des efforts constants à tous les niveaux.
Source : https://www.futura-sciences.com/