
Selon une étude participative britannique dévoilée cette semaine, la population d’insectes a chuté de 63% entre 2021 et 2024.
Des chiffres alarmants d’après les scientifiques, car l’effondrement de cette population engendre une réaction en chaîne qui impacte l’ensemble du vivant.
Les explications de Maud Descamps dans L’Expresso de « Bonjour ! La Matinale TF1 ».
Est-ce que vous avez remarqué, en prenant votre voiture, qu’il y avait moins d’insectes qui venaient s’écraser ou se coller sur votre pare-brise ? La raison : l’effondrement de la population d’insectes. En effet, selon une étude participative britannique, baptisée « Bugs Matter » relayée notamment par Le Monde et Sud-Ouest, 63% des insectes volants auraient disparu entre 2021 et 2024 sur le territoire britannique. Ces chiffres sont comparables à d’autres travaux menés dans d’autres pays européens. Pire, en deux décennies, la chute de ces bestioles volantes est évaluée à 80%. Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’environnement et la biodiversité.
Qu’est-ce qui explique ce déclin de la population des insectes ?
Les raisons de ce déclin spectaculaire sont diverses : le réchauffement climatique certes, mais d’autres explications sont avancées comme la destruction des habitats naturels, l’agriculture intensive, la pollution des sols et de l’eau, l’usage des pesticides. Dans une interview accordée à Le Monde, le chercheur du CNRS à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, Vincent Devictor, explique en effet : « La destruction d’habitats n’est pas en mesure d’expliquer seule ce qu’on observe sur une période de seulement quatre ans. Le changement climatique peut avoir un rôle, mais celui-ci devrait aussi conduire à favoriser certaines espèces qui tirent profit de la hausse des températures« . Dans Le Monde, toujours, l’écologue Vincent Bretagnolle ajoute que le constat fait par les Britanniques est similaire en France, notamment dans l’ouest du pays : « les années 2022, 2023 et 2024 ont présenté des météos printanières tout à fait catastrophiques, avec de la sécheresse, un excédent de chaleur et de pluviométrie qui ont impacté les insectes ».
Les conséquences du déclin
Les insectes sont indispensables à l’équilibre de notre écosystème, à la fois pour polliniser les fleurs, mais aussi pour nourrir les oiseaux et d’autres insectes. En effet, les insectes sont à l’origine de la plupart des chaînes alimentaires. Par ailleurs, ils contribuent à « 90% de la reproduction des plantes à fleurs, indispensables à notre survie« , précise le Museum d’Histoire naturelle, notamment grâce à la pollinisation « dite entomophile« . D’autres bestioles sont des « recycleurs » naturels en se nourrissant des matières organiques. Certes, on apprécie moyennement les insectes, pourtant leur diminution a des conséquences en chaîne qui impactent « l’ensemble du vivant« , souligne encore le Museum. Pour préserver ces bestioles, chacun peut agir à son échelle, notamment en évitant les insecticides pour traiter les fleurs et le potager, en favorisant la culture d’espèces végétales indigènes et locales ou encore en aménageant son jardin de manière à attirer la biodiversité. Comment ? En construisant des hôtels à insectes ou en laissant des espaces « en jachère » ou en conservant une herbe un peu plus haute et plus sauvage.
Source : https://www.tf1info.fr/