Chaque mois, GEO vous raconte les aventures d’un produit de la terre. Ce mois-ci, la canne à sucre, plante originaire d’Océanie dont la culture a suivi les migrations dans le monde entier.
Sous l’écorce robuste des longues tiges de Saccharum officinarum, plante originaire de Nouvelle-Guinée, coule un élixir dont les hommes ont su tirer profit dès l’Antiquité. Au IVe siècle, un compagnon d’Alexandre le Grand décrivait la canne à sucre comme le « roseau indien qui donne du miel sans l’aide des abeilles ». La canne s’implanta en Méditerranée avec l’expansion musulmane, puis fit la fortune de l’Amérique au prix de la souffrance des esclaves. Cristallisé ou distillé pour en faire du rhum, le sucre issu de la canne reste le plus prisé dans le monde, malgré la concurrence de la betterave sucrière.
Et l’Inde inventa… le « sucre »
Au IVe siècle avant notre ère, les Indiens mirent au point les premiers procédés d’extraction du jus de canne et de cristallisation du sucre. Ils obtinrent une masse solide et granuleuse appelée sarkara en sanskrit, à l’origine des mots « sucre » en français, soukkar en arabe, azucar en espagnol, zucchero en italien et sugar en anglais.
Le Brésil, en haut du podium
On le surnomme le grenier à sucre. Le Brésil s’est imposé comme le leader incontesté de l’industrie sucrière, avec 21 % de la production mondiale, devant la Thaïlande. Entre les XVIe et XIXe siècles, les plantations de canne de cette ancienne colonie portugaise s’étaient développées grâce à l’arrivée de 4 millions d’esclaves déportés d’Afrique.
La Réunion, l’île qui dit non au gâchis
Pilier de l’économie réunionnaise, la canne à sucre est ici utilisée à 100 % de son potentiel. Aux côtés des usines sucrières, des centrales thermiques produisent de l’électricité grâce à la combustion du résidu fibreux, appelé bagasse. La cendre résiduelle – riche en potassium et en phosphore – sert ensuite d’engrais dans les champs.
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