
Responsables des teintes vives des fruits et des fleurs, les anthocyanes semblent « prometteuses » pour réduire la toxicité reproductive provoquée par les microplastiques et les nanoplastiques dans le corps humain, selon une récente synthèse scientifique.
Omniprésents dans notre environnement, les microplastiques et les nanoplastiques – de minuscules fragments de plastique dont la taille se mesure respectivement en millionième et en milliardième de mètre – agissent comme des perturbateurs endocriniens, souligne une récente synthèse scientifique publiée dans la revue Journal of Pharmaceutical Analysis (J. Zhang et al., 2024).
Ces polluants interfèrent en effet avec le système reproductif masculin et féminin, en influençant à la fois les cellules germinales (à l’origine des spermatozoïdes et des ovules), le développement de l’embryon et celui de l’enfant. En outre, selon des études menées in vitro et in vivo, ils affectent l’expression génétique des stéroïdes naturels (hormones), induisant une toxicité reproductive.
Il est donc devenu urgent d’identifier des composés naturels capables d’atténuer la toxicité des particules de plastique. Les auteurs de la synthèse se sont penchés sur les plantes, qui « regorgent d’antioxydants et de composés anti-inflammatoires » susceptibles de « contrecarrer » ces effets néfastes.
Un colorant naturel aux propriétés bénéfiques
Les anthocyanes, en particulier, présentent un « large éventail » d’activités biologiques, notamment des propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et antinéoplasiques, c’est-à-dire stoppant le développement des tumeurs. Ces colorants naturels sont responsables des teintes vives des fruits et des fleurs.
Or, soulignent les auteurs de la synthèse, les anthocyanes peuvent moduler les niveaux d’hormones sexuelles. La cyanidine-3-glucoside (C3G), l’une des anthocyanes les plus étudiées, apparaît ainsi « prometteuse pour réduire la toxicité pour la reproduction, en particulier chez les femmes, et pour protéger les organes reproducteurs masculins, notamment les testicules et l’épididyme. »
Cet effet protecteur résulterait de son interaction avec les récepteurs dits « stéroïdiens », en particulier les récepteurs des androgènes et des œstrogènes, deux familles d’hormones. Les auteurs pointent par conséquent la nécessité, selon eux, d’explorer les « mécanismes par lesquels les anthocyanes atténuent la toxicité reproductive » causée par les microplastiques et les nanoplastiques.
« Cette étude offre de nouvelles perspectives sur la manière dont les composés naturels peuvent être utilisés pour réduire l’impact des contaminants environnementaux sur la santé humaine, en particulier sur la santé reproductive », concluent les auteurs.
Source : https://www.geo.fr/