
Si le riz représente l’une des bases alimentaires de l’humanité, sa culture émet énormément de méthane. Il y a peu, des chercheurs ont créé une nouvelle variété de riz qui pourrait fortement atténuer le problème en limitant fortement les émissions. Comment cela est-il possible ?
Le méthane : une part non négligeable des émissions globales
Dans son dernier rapport Perspectives de récolte et situation alimentaire de novembre 2024, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a notamment mentionné la culture du riz. Véritable pilier de l’alimentation humaine au même titre que le blé ou le maïs, le riz est produit à hauteur de plus de 500 millions de tonnes chaque année dans le monde. Seulement, voilà, sa culture serait responsable de 12 % des émissions globales de méthane (CH4).
Rappelons tout de même que le méthane est un gaz à effet de serre avec un pouvoir réchauffant vingt-cinq à trente fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2). Bien qu’il persiste bien moins longtemps que le CO2 dans l’atmosphère, sa présence reste donc très préoccupante. Dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Molecular Plant le 3 février 2025, des chercheurs chinois et suédois ont créé une nouvelle variété de riz dont la culture présenterait un taux d’émissions de méthane réduit.

Des résultats très prometteurs
Il faut savoir que le méthane émanant des rizières est le fait de microbes dans le sol : les méthanogènes. Ces derniers se nourrissent de composés chimiques présents dans les racines de riz et les transforment en méthane. Ce phénomène est connu de la science, mais l’identification des composés responsables de la production de méthane reste à faire. Ainsi, pour cette étude, les chercheurs ont comparé les molécules provenant de racines de deux variétés différentes. Or, ils ont alors réussi à isoler un élément responsable dans l’une de ces variétés (SUSIBA2), à savoir le fumarate.
Lors de leurs travaux, les scientifiques ont remarqué que le sol lui-même contenait quelque chose capable de réduire les émissions de méthane. Il est donc question d’un inhibiteur qui peut expliquer en partie la différence entre les deux variétés de riz. Aussi, le riz SUSIBA2 émet davantage d’éthanol. Les chercheurs ont alors eu l’idée de faire baisser le taux de fumarate à l’aide d’inhibiteurs et d’augmenter la teneur d’éthanol dans le sol afin de réduire la production de méthane.
Les scientifiques ont ainsi mis au point une nouvelle variété de riz non OGM dont les émissions de méthane sont 70 % moins importantes que les autres. Testée sur plusieurs champs en Chine, cette variété faible en fumarate et élevée en éthanol semble prometteuse tout en garantissant des taux similaires en termes de productivité. La dernière étape sera de faire enregistrer ce nouveau riz auprès des autorités chinoises avant une éventuelle commercialisation à grande échelle.
Source : https://sciencepost.fr/