
Depuis une trentaine d’années, le changement du climat a été constaté au niveau planétaire. Son impact s’est traduit directement par une hausse de la température moyenne, une variabilité de la pluviométrie et une augmentation de l’occurrence des évènements extrêmes.
La céréaliculture constitue le secteur agricole le plus menacé par le changement climatique en Tunisie alors que les pertes prévues du rendement des cultures céréalières à l’horizon 2030 sont de l’ordre de (-2.04%) pour le blé dur ; (-9.62%) pour le blé tendre et (-6.78%) pour l’orge.
C’est ce qui ressort de plusieurs données extrapolatives qui indiquent que des évènements extrêmes tels que des inondations se sont avérés plus fréquents, plus intenses et plus étendus dans l’espace au cours des trois dernières décennies.
Les autorités tunisiennes gagneraient à intégrer les enjeux liés aux changements climatiques dans la politique agricole, préconise une étude élaborée conjointement par l’Observatoire tunisien de l’économie, l’association « Nomad 08 Redeyef » et l’Observatoire tunisien de l’eau (OTE).
Intitulée « Les limites d’une politique de sécurité alimentaire : le cas de la filière céréalière », cette étude indique que les menaces liées aux changements climatiques sont multiples.
Elles peuvent aller jusqu’à la dégradation du littoral, la submersion des terres qui aura forcément des répercussions importantes sur les activités socio-économiques (agriculture, tourisme, urbanisme, infrastructures portuaires, etc.), la dégradation et la désertification des écosystèmes (pastoraux, forestiers, etc.) et la détérioration des ressources en eau en quantité et en qualité.
La Tunisie avait annoncé, en août 2018, son Plan National d’Adaptation aux changements climatiques (PNA) moyennant un financement du Fonds Vert d’une valeur de 3 millions de dollars (soit 8,29 millions de dinars). Toutefois, aucune stratégie sectorielle n’a été adoptée notamment pour le secteur agricole.
Face à toutes ces menaces, les auteures de l’étude appellent les autorités de tutelle à développer des stratégies de gestion des ressources naturelles qui anticipent les risques résultant des changements climatiques et fixent les mesures d’atténuation des effets négatifs qui leur sont associés.
Source : https://www.tunisienumerique.com/