
Véritable fléau pour les plantations d’agrumes, le Huanglongbing aussi connu sous le nom de « dragon jaune » est une maladie qui pourrait faire son apparition dans les pays méditerranéens. Explications.
Le Huanglongbing (HLB) aussi connu sous le nom de « dragon jaune » est une maladie qui ravage les agrumes et qui menacerait désormais les plantations d’oranges et citrons des pays méditerranéens.
Qu’est ce que c’est ?
En cas de présence combinée d’un insecte, déjà présent en Europe, et d’une bactérie asiatique dévastatrice pour les agrumes (le CLas) le « dragon jaune » est une maladie qui fait mourir les arbres.
Actuellement, le HLB est la maladie la plus meurtrière pour les agrumes dans le monde, selon le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), basé en France, qui a coordonné des travaux publiés fin décembre.
Elle entraîne « une mort très rapide des arbres », souligne Bernard Reynaud, auteur principal de l’étude et directeur d’une unité de recherche Cirad/Université de la Réunion.
Ou sévit-elle ?
L’Europe était, jusque-là, épargnée par ce fléau épidémique. Mais une équipe de chercheurs a découvert qu’un minuscule insecte observé depuis cinq ans en Espagne et au Portugal, le psylle africain Trioza erytreae, était capable de transmettre la bactérie à l’origine de la forme grave du HLB.
Principalement cantonnée à la Chine et aux États-Unis depuis les années 2000, elle a décimé les cultures de ces grands pays producteurs. En Floride entre 2005 et 2017 la production d’orange a chuté de près de 60% entraînant une forte hausse du prix du jus d’orange.
« Si la maladie asiatique rentrait (en Europe), on risquerait une pandémie importante », sachant que les moyens de lutte ne sont pas adaptés, prévient-il. D’autant que la bactérie CLas a été récemment repérée en Ethiopie et au Kenya, plus près que jamais du bassin méditerranéen.
Psylle asiatique et psylle africain
Les chercheurs pensaient jusque-là que la maladie dans sa forme « asiatique » pouvait être uniquement transmise par le psylle asiatique, Diaphorina citri, et que sa forme « africaine » ne pouvait être véhiculée que par le psylle africain, Trioza erytreae. Les deux insectes, en effet, appartiennent à des familles différentes.
L’équipe du Cirad, qui fait partie du consortium européen PRE-HLB de lutte contre la maladie, a donc comparé leurs taux de transmission sur l’île de la Réunion, seul territoire où cohabitent les deux espèces de psylles et la bactérie CLas.
Ces tests ont permis de démontrer que le psylle africain « était un vecteur aussi efficace » pour transmettre la bactérie asiatique, conclut Bernard Reynaud.
Comment s’en protéger ?
Les chercheurs préconisent de renforcer la surveillance pour éviter l’introduction de matériel végétal contaminé (plants d’agrumes, greffes), avec du contrôle, d’éventuelles quarantaines, et de la détection précoce en cas de suspicion.
Submergés, la Chine et les Etats-Unis avaient été contraints d’utiliser massivement antibiotiques et insecticides.
Contacté, le ministère de l’Agriculture n’a, pour l’heure, pas communiqué sur le sujet.
Source : https://www.bienpublic.com/