
Selon une étude récente, une mutation qui concerne notamment le blé pourrait favoriser la symbiose avec des microbes du sol afin d’obtenir des nutriments essentiels. Pour les chercheurs, cela pourrait ouvrir la voie vers un futur où l’utilisation des pesticides et d’engrais chimiques serait réduite.
Un pouvoir très intéressant
Tout d’abord, rappelons que les agriculteurs ont recours aux engrais de synthèse lorsque les nutriments dont les plantes ont besoin pour pousser ne sont pas assez présents dans les sols. Ces nutriments comme l’azote, le phosphore et le potassium (dits les NPK) peuvent également se trouver dans une forme que les plantes ne sont pas capables d’assimiler. Néanmoins, il est important de souligner qu’avant l’arrivée de l’agrochimie, la nature devait trouver des solutions toute seule.
Dans un des cas mentionnés plus tôt, les plantes peuvent entrer en symbiose avec des microbes. Autrement dit, les plantes hébergent des microbes qui leur fournissent des nutriments. Il peut s’agir de bactéries, mais également des champignons microscopiques. Or, ce pouvoir concerne principalement les légumineuses comme les pois, haricots, lentilles, etc.
« Ce type de partenariat, connu sous le nom d’endosymbiose où un organisme existe dans un autre, permet aux plantes légumineuses de récupérer les nutriments du sol grâce aux microbes, en échange de sucres », peut-on lire dans un communiqué du John Innes Centre de Norwich (Royaume-Uni).

Moins d’engrais et de pesticides : un grand pas pour l’agriculture durable
Depuis de nombreuses années, des chercheurs tentent de transférer cette capacité à d’autres espèces de plantes cultivées, notamment aux céréales comme le blé. L’objectif ? Réduire les quantités d’engrais chimiques à utiliser dans les champs. Or, les chercheurs du John Innes Centre pensent pouvoir y arriver, selon leur étude publiée dans la revue Nature le 15 janvier 2025.
Les auteurs disent avoir découvert une mutation dans un gène de la luzerne tronquée (Medicago truncatula). Or, il faut savoir que ce gène a pour mission de reprogrammer la voie de signalisation par le calcium au sein de la plante, ce qui permet ainsi de renforcer l’association avec les bactéries fixatrices d’azote. De plus, il est également question d’un renforcement de la symbiose avec des champignons, à savoir les mycorhizes. Par ailleurs, les chercheurs expliquent que cette même mutation chez le blé pourrait aussi favoriser les mycorhizes, mais également la symbiose des racines avec des bactéries Rhizobia fixatrices d’azote.
Étant donné que ces renforcements sont possibles dans des conditions agricoles, cette découverte ouvre la voie vers une réduction de l’utilisation des engrais inorganiques, et donc un grand pas en avant pour l’agriculture durable.
Source : https://sciencepost.fr/