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Thamugadi : la sublime cité romaine ensevelie par le Sahara

Construit en l’honneur de l’Empereur romain, l’arc de Trajan surplombe les ruines de Thamugadi dans l’actuelle Algérie.
PHOTOGRAPHIE DE Ivan Vdovin, AGE Fotostock
James Bruce peint par Pompeo
Girolamo Batoni en 1762. Galerie
nationale d’Écosse, Édimbourg.

PHOTOGRAPHIE DE Bridgeman, ACI

L’amphithéâtre de Thamugadi a été construit au 2e siècle. Photographié ici en 1893, dix ans après le
début des fouilles, il était dans un état de conservation remarquable.

PHOTOGRAPHIE DE Gérard Blot, TMN-Grand Palais

SILLONNER LE DÉSERT

Au début de leur odyssée, les deux hommes prennent la direction sud vers le Sahara algérien à la recherche de vestiges d’anciennes civilisations. Lorsqu’ils se lancent dans l’exploration des contrées les plus reculées de la région, ils ont déjà aperçu plusieurs ruines de l’époque romaine.

Le 12 décembre 1765, ils atteignent une ville qu’ils identifient comme étant Thamugadi. Pour beaucoup, ils sont les premiers Européens depuis des siècles à visiter ce site établi sur les versants nord des montagnes de l’Aurès. « C’était une petite ville, mais elle regorgeait de bâtiments élégants, » écrit Bruce dans son journal. Il est persuadé que ces ruines sont les vestiges de la cité fondée par l’empereur Trajan plus d’un millénaire plus tôt.

Le premier jour, Bruce prend des notes et Balugani dessine « l’arc de triomphe » de Trajan. Le jour suivant, ils reviennent sur les lieux et continuent leur exploration avec la découverte d’un amphithéâtre. Bruce dégage le sable et fait apparaître des sculptures de l’empereur romain qui avait succédé à Hadrien en 138 de notre ère, Antonin le Pieux, et de sa femme, Faustine l’Ancienne, des travaux qu’il décrit comme étant d’une « beauté sublime ».

Après avoir recouvert les sculptures de sable, Bruce reprend son voyage. Il documente d’autres sites à travers l’Afrique du Nord et l’Éthiopie, allant même jusqu’à revendiquer la découverte de la source du Nil Bleu. Balugani meurt en 1770 et Bruce regagne Londres en 1774. Lorsqu’il dévoile ses trouvailles, elles sont accueillies avec scepticisme et incrédulité. Stupéfait de cette réaction, l’explorateur se retire en Écosse. En 1780, il se lance dans l’écriture des mémoires de sa période africaine, un ouvrage en cinq volumes intitulé Voyage aux sources du Nil et publié en 1790. À la mort de Bruce quatre ans plus tard, la majorité de la Grande-Bretagne refuse toujours de reconnaître ses contributions.

SPLENDEUR ROMAINE

Cette mosaïque du 4e siècle représentant le dieu romain de la mer, Neptune, dans un char tiré par des
hippocampes a été découverte dans des thermes à l’est de Thamugadi. Musée archéologique de Thamugadi.

PHOTOGRAPHIE DE Dea, Album

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