
A moins que des mesures politiques soient engagées dans l’immédiat, l’économie mondiale risque de subir une perte de 50% du PIB entre 2070 et 2090.
Un rapport du britannique Institute and Faculty of Actuaries et de l’Université d’Exeter, intitulé «Planetary Solvency 2025», alerte sur l’impact du changement climatique sur l’effondrement de l’économie mondiale.
Les experts financiers qui ont publié ce rapport affirment que la poursuite des émissions mondiales au rythme actuel pourrait réduire de moitié le PIB mondial d’ici 2070.
Les populations mondiales font déjà face à des chocs liés au système alimentaire, au stress hydrique, aux risques thermiques et aux maladies infectieuses. «Si rien n’est fait, les risques de mortalité et de déplacements massifs des populations, de contraction économique grave et de conflits s’accroisseraient», alerte l’étude des climatologues qui déplore que l’absence jusqu’alors de messages réalistes sur les risques pour guider les décisions politiques a conduit à une action plus lente que nécessaire. «Il ne peut y avoir d’économie sans société, et une société a besoin d’un lieu où vivre.
La nature est notre fondement, car elle fournit de la nourriture, de l’eau et de l’air, ainsi que les matières premières et l’énergie alimentant notre économie», rappelle Sandy Trust, auteur principal et membre du conseil de l’IFoA en avertissant : «Les menaces qui pèsent sur la stabilité de ces fondements constituent des risques pour la prospérité humaine future, et nous devons prendre des mesures pour les éviter.»
De son côté, Tim Linton, professeur climatologue à l’Université d’Exeter, estime que «si les températures augmentent de 3°C au cours de ce siècle et atteignent 4°C ou plus, nous assisterons à des changements fondamentaux dans l’habitabilité de nombreuses parties de la planète». Une planète qui se réchauffe entraînerait une perte significative de l’économie et des capacités de production.
«Nous déclencherons un changement auto-propulsé»
«Nous assistons actuellement à une augmentation spectaculaire des phénomènes météorologiques extrêmes, dont les incendies de forêt à Los Angeles, en Californie, et les inondations à Valence, en Espagne, sont des exemples récents», souligne Tim Linton en avertissant que «nous risquons de dépasser les points de basculement climatiques, ce qui signifie que nous déclencherons un changement auto-propulsé, rapide et irréversible dans certains éléments-clés du climat qui nous sont bénéfiques pour le moment, mais qui causeront des problèmes s’ils s’accélèrent».
La fonte des nappes glacières entraînerait ainsi une élévation du niveau de la mer avec des conséquences directes sur la vie des habitants de la planète.
«En additionnant les conséquences pour la production de céréales-clés telles que le blé et le maïs, nous avons évalué une réduction de 50% de la superficie nécessaire pour ces cultures de base dans le monde entier, ce qui pourrait ouvrir la voie à une énorme crise de sécurité alimentaire et de l’approvisionnement en eau», alerte le même expert. Les auteurs du rapport préconisent une réponse politique urgente afin d’atténuer les risques liés au climat et à la nature.
Il s’agit, selon eux, d’envisager notamment la mise en place de responsables du risque systémique aux niveaux supranational, national et infra-national. Et d’envisager un suivi approprié de la mise en œuvre des solutions proposées visant d’atténuer les risques climatiques.
Source : https://elwatan-dz.com/