Certaines plantes permettent de mieux accompagner la période sensible qu’est la ménopause. La Dre Charlotte Gaspard, médecin généraliste, nous aide à choisir lesquelles.
Les plantes médicinales peuvent-elles aider à mieux vivre la ménopause et atténuer ses symptômes ? Cette étape naturelle de la vie est marquée par une diminution progressive de la production des hormones féminines, en particulier les œstrogènes. Cette baisse hormonale entraîne divers symptômes qui varient en intensité selon les personnes touchées.
Bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, problèmes de sommeil, fatigue, douleurs articulaires, prise de poids, troubles de la mémoire, baisse de la libido, sécheresse vaginale sont autant de manifestations possibles de la ménopause. Certaines plantes offrent des solutions naturelles pour mieux traverser cette période et soulager ses symptômes.
La sauge officinale : une alliée incontournable
Parmi les plantes les plus utilisées pour accompagner la ménopause, la sauge officinale se démarque. Utilisée depuis des millénaires à travers le monde, elle est particulièrement efficace contre les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil et les variations de l’humeur. Son action repose sur sa capacité à imiter les effets des œstrogènes dans l’organisme. Si sa consommation sous forme de tisane est possible, elle reste néanmoins d’une efficacité limitée.
Pour des résultats optimaux, les extraits concentrés sous forme de compléments alimentaires sont privilégiés. Des études cliniques ont démontré une nette amélioration des symptômes de la ménopause à partir d’un mois de traitement. De plus, leur efficacité est notable par rapport au placebo, renforçant son intérêt comme solution naturelle.
Quelles sont les contre-indications des plantes à activité hormonale ?
Si la sauge officinale est efficace pour soulager certains symptômes de la ménopause, elle ne convient pas dans toutes les situations. En cas d’antécédent de cancer hormonodépendant, notamment du sein, de l’utérus ou des ovaires, la sauge officinale est formellement contre-indiquée. Son effet mimétique des œstrogènes pourrait en effet interférer avec certaines pathologies. D’autres plantes aux propriétés hormonales sont également concernées par cette précaution. Le houblon, souvent utilisé pour ses vertus sédatives et son effet apaisant sur les bouffées de chaleur, est également déconseillé en cas d’antécédent de cancer hormonodépendant.
Le soja, connu pour son action bénéfique sur les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur, doit aussi être consommé avec prudence : attention à ne pas dépasser deux portions de soja par semaine si vous avez eu un cancer hormonodépendant par le passé. Enfin, la luzerne, riche en silicium et efficace pour la prévention de l’ostéoporose, doit également être utilisée avec précaution en raison de son activité hormonale.
Préserver sa santé osseuse grâce à la prêle
Au-delà des symptômes immédiats, la ménopause impacte aussi la santé osseuse à plus long terme. La chute brutale du taux d’œstrogènes entraîne une accélération de la perte de densité osseuse pendant les cinq à dix premières années suivant le début de la ménopause. Ce phénomène accroît le risque d’ostéoporose et de fractures, rendant essentiel le renforcement du capital osseux dès les premiers signes de ménopause.
La prêle, particulièrement riche en silicium, est largement recommandée pour renforcer la solidité osseuse. Cette plante, apparue sur Terre il y a des milliards d’années, est particulièrement riche en silicium, un minéral clé pour la reminéralisation osseuse. En plus de renforcer la structure osseuse, elle possède des propriétés antioxydantes qui aident à ralentir le vieillissement cellulaire.
Son utilisation est simple, puisqu’elle se consomme principalement sous forme de poudre, à diluer dans de l’eau ou une compote. Si les plantes offrent un soutien précieux lors de la ménopause, elles ne remplacent toutefois pas un suivi médical personnalisé. Avant d’entreprendre une cure à base de plantes médicinales, il est essentiel de consulter un professionnel de santé, notamment en cas d’antécédents médicaux.
Source : https://www.allodocteurs.fr/