

Consommer davantage de fibres pourrait contribuer à réduire les quantités de PFAS dans le corps humain. C’est ce que suggère une étude pilote publiée le 15 mars dans la revue scientifique à comité de lecture Environmental Health, et repérée par le Guardian.
Les per- et polyfluoroalkylés (PFAS) sont des substances toxiques prisées pour leurs propriétés antiadhésives, antitaches et imperméabilisantes. Leur usage sera interdit dans plusieurs secteurs en France à partir du 1er janvier 2026. En attendant, ces polluants dits « éternels » (car pouvant persister pendant des milliers d’années dans l’environnement, et des années dans notre corps) sont omniprésents. Le programme de biosurveillance Esteban a montré qu’ils étaient détectables dans le sang de toute la population française. Des scientifiques en ont trouvé jusque dans les tissus des ours polaires du Groenland.
Les auteurs de l’étude publiée dans Environmental Health ont profité d’échantillons sériques collectés afin d’évaluer l’effet de la consommation de fibres — présentes dans des fruits, légumes, légumineuses, etc. —, sur le taux de cholestérol pour étudier l’exposition aux PFAS. Leurs recherches ont montré qu’une consommation accrue de fibres était associée à une réduction du niveau de PFOS et PFOA (les deux PFAS les plus courants et dangereux) dans le corps des 72 participants canadiens.
Ce phénomène pourrait selon eux s’expliquer par le fait que certaines fibres alimentaires forment un « gel » dans l’intestin qui diminue l’absorption et facilite l’élimination des acides biliaires. Ces derniers étant « chimiquement similaires aux PFAS », les fibres alimentaires pourraient également favoriser l’élimination de ces polluants.
« Nous en sommes encore au stade de l’expérimentation, mais les résultats sont très prometteurs », a déclaré au Guardian Jennifer Schlezinger, coautrice de l’article et chercheuse à l’université de Boston. Ces résultats doivent cependant être confirmés par des études menées sur un échantillon plus important, soulignent les auteurs, avec une période d’intervention « plus longue » — l’étude ayant été menée sur un mois seulement — et des apports en fibres « cliniquement pertinents ». Une étude plus large est en court afin de mieux déterminer l’efficacité des fibres alimentaires dans le processus d’excrétion des PFAS, a annoncé Jennifer Schlezinger au Guardian.
Source : https://reporterre.net/