Au Mexique et en Amérique centrale, son berceau, le fruit de l’avocatier (Persea americana), qui ne mûrit qu’une fois cueilli, est consommé depuis 10 000 ans. Les peuples précolombiens le vénéraient, et le considéraient comme un symbole de fertilité. Les conquistadors l’importèrent en Europe, où il resta longtemps un produit de luxe. Alors qu’aux États-Unis, il devint vite le «beurre du pauvre».
Aujourd’hui, sur des toasts, en salade et en sorbet, voire comme cosmétique, il connaît un succès planétaire.
L’avocat, cible des cartels mexicains
Pour le Mexique, premier producteur et exportateur mondial, la culture intensive de l’avocat vire au cauchemar. Dans certains États comme le Michoacán, d’énormes pans de forêts sont rasés ou incendiés pour planter des vergers de Persea americana. Et des narcotrafiquants rackettent les paysans, ou accaparent leurs terres pour profiter à plein de ce business florissant.
Success-story américaine
C’est l’histoire d’un facteur de Pasadena, en Californie, dénommé Rudolph Hass et piqué d’horticulture. En 1935, il fait breveter le greffon d’avocatier qu’il a créé, et qui donne des fruits à la peau granuleuse et à la chair crémeuse. Le postier ne fera jamais fortune. Pourtant, aujourd’hui, la variété Hass est, de loin, la plus cultivée à travers le monde.
Fruit défendu au Chili pour cause de sécheresse
Au pays du pan con palta (équivalent chilien du fameux avocado toast, plat vedette des réseaux sociaux), l’avocat n’a plus la cote. Surtout dans la province de Petorca, où sa production, très gourmande en eau, a causé l’assèchement de plusieurs fleuves. Si bien que les habitants, l’été, doivent se faire livrer par camion-citerne pour pouvoir boire et se laver.
Source : https://www.geo.fr/