
En janvier 2025, la chute des envois de céréales et la hausse des importations de produits agricoles font passer le solde agroalimentaire français en négatif.
C’est une situation « inédite dans la série historique des données mensuelles, disponible depuis 1998 », indique Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note d’Infos rapides publiée le 13 mars 2025. Au mois de janvier 2025, le solde des échanges agroalimentaires français plonge jusqu’à devenir déficitaire.
Ainsi, sur un an, le solde agroalimentaire a reculé de 691 millions d’euros, pour atteindre –169 millions d’euros en janvier 2025. « Ce résultat est la conséquence de l’effet conjugué de la hausse des importations (+502 millions d’euros, soit +8 % sur un an) et de la diminution des exportations (–188 millions d’euros, soit –3 %) », explique Agreste.

La dégradation des échanges avec les pays tiers, avec des exportations qui fléchissent de 12 %, vient compléter l’érosion de la balance commerciale agroalimentaire.
Recul des exportations de céréales
« Le solde des produits agricoles bruts continue de se dégrader et recule fortement sur un an (–546 millions d’euros), essentiellement du fait de la réduction des ventes de céréales. Il affiche ainsi un déficit, pour le neuvième mois consécutif, de –96 millions d’euros en janvier 2025. »
Les exportations (1,5 milliard d’euros) reculent par rapport à janvier 2024 (–22 %). En valeur, les exportations de céréales ont chuté de moitié sur un an (–461 millions d’euros), avec le recul des ventes de blé tendre (–73 %) principalement à destination de la Chine et du Maghreb. Les quantités exportées baissent aussi en orge (–27 %), ainsi que les prix moyens à l’exportation dans certains cas (maïs et orge).
La diminution des exportations « est très légèrement atténuée par la progression marquée des exportations d’animaux vivants, principalement des bovins, en hausse de 22 % sur un an ».
En ce qui concerne les importations de produits bruts, elles progressent sur un an (+8 %). Cette croissance s’explique à la fois par la hausse des prix des plantes à boisson (fèves de cacao, café), dont les achats grimpent de près de 50 % sur un an, ainsi que dans une moindre mesure, de la hausse des importations des oléagineux (colza) et des fruits.
Hausse des importations de produits laitiers
Pour les produits transformés, l’excédent commercial se replie sur un an et devient à son tour déficitaire (–73 millions d’euros) en raison de la hausse des importations. Les exportations progressent (+5 %) moins vite que les importations sur un an (+8 %). Plus en détail, « la majorité des ventes de produits transformés augmentent, hormis celles concernant les produits issus de la première transformation des céréales, les spiritueux et les produits issus du tabac ».
Les achats sont en hausse pour la majorité des produits, plus particulièrement les produits issus du cacao. Agreste souligne également l’augmentation des importations de produits laitiers (+106 millions d’euros), résultant essentiellement de la progression des importations de beurre en valeur.
Source : https://www.lafranceagricole.fr/