
Grasse est une ville du moyen pays de la Côte d’Azur située à 12 km au nord de Cannes, sur la côte méditerranéenne. Région provençale au charme discret, avec la ville des parfums comme capitale, le Pays Grassois constitue l’un des plus beaux sites touristiques de France.
De toutes les fleurs, la rose est la préférée depuis 3.000 ans. Elle est particulièrement appréciée en parfum.
La rose en parfumerie : rose de mai et rose de Damas
La parfumerie utilise deux variétés botaniques :
– Rosa centifolia, rose de mai ou de Provence, que l’on trouve à Grasse, qui permet d’obtenir une concrète puis une absolue à partir d’un traitement par extraction aux solvants volatils.
– Rosa damascena, rose de Damas, cultivée en Bulgarie et en Turquie, traitée à la fois aux solvants et à la vapeur d’eau.

Cueillette de la rose
La cueillette de la rose est délicate. L’ennemi est le soleil, car le parfum de la rose y est plus fort mais moins suave. La cueillette s’effectue dès l’aube, fleur à fleur, rapidement.
Un ouvrier expérimenté ramasse 5 à 8 kg par jour, mais il faut 5 tonnes de fleurs pour un seul kilo d’essence. La synthèse n’ait pas encore réussi à imiter cette subtile base.

Au milieu du XVIIe siècle, on distille la fleur d’oranger dans la région. À la fin XXe siècle, la production de fleurs de rose était de 1.000 tonnes. Les plantations d’oranger et de géranium en Algérie datent des années 1860.
C’est entre 1900 et 1930 que les productions de Grasse sont au maximum :
– 2.000 tonnes de fleurs d’oranger ;
– 300 tonnes de violette ;
– 1.500 tonnes de jasmin ;
– 3.000 tonnes de rose (1930 : 3,50 francs le kilo soit 14 francs de 1998 !).
On traite aussi, à Grasse, de nombreuses plantes importées :
– racines d’Iris de Toscane ;
– feuilles de Patchouli de Malaisie ;
– etc.

La culture et le traitement de la fleur d’oranger bigaradier se fixent en Espagne et en Tunisie.

Produition de roses
En 2000, le prix de la rose Rosa centifolia de Grasse est de 4,50 euros le kilo livré et les roses Rosa damascena de Bulgarie et de Turquie coûtent entre 0,52 et 0,67 dollars, soit 3,50 – 4,50 francs le kg livré, au prix de l’époque. La production totale de ces pays a été de 13.000 tonnes en 1999.

Les quantités annuelles mondiales les plus importantes sont :
– 100.000 tonnes d’essence d’orange douce ;
– 6.500 tonnes d’essence de Menthe arvensis ;
– 4.500 tonnes d’essence de Menthe pipérita ;
– 4.000 tonnes d’essence d’eucalyptus à Cinéol ;
– 1.000 tonnes d’essence de lavandin.

En produits de synthèse, les quantités produites sont les suivantes :
– 5.500 tonnes de vanilline ;
– 4.000 tonnes de menthol ;
– 6.000 tonnes de citronellol-géraniol-nérol et leurs esters ;
– 4.000 tonnes de linalol ;
– 3.000 tonnes de terpinéol et d’acétate de terpényle ;
– des centaines de tonnes d’essences de vétyver, patchouli, géranium, etc.

On voit que, actuellement, environ la moitié des produits viennent de la synthèse et ce ne sera que davantage le cas dans l’avenir pour des questions de prix ; pourtant, quand on voit le prix des roses livrées et le prix du flacon de parfum, on ne peut que constater un écart important…
Source : https://www.futura-sciences.com/