Comment obtenir une deuxième floraison de rosiers en août : l’erreur à éviter fin juin

Ils vous ont offert leurs plus belles fleurs en mai-juin. Et puis plus rien. Le rosier semble au repos, alors que l’été ne fait que commencer. Pourtant, il suffirait d’un seul geste, souvent oublié fin juin, pour relancer une floraison aussi abondante en plein cœur du mois d’août. Si vos rosiers sont de type remontant, ce que vous allez faire ces jours-ci changera complètement la suite de leur saison.

Pourquoi vos rosiers s’arrêtent de fleurir après juin
Le cycle naturel d’un rosier remontant prévoit plusieurs floraisons entre mai et octobre. Mais pour que cette promesse se réalise, encore faut-il que la plante ne se fatigue pas inutilement. C’est ce qui se passe quand on laisse les fleurs fanées en place : le rosier consacre alors toute son énergie à produire des graines, au lieu de générer de nouveaux boutons floraux.

Résultat : une période de vide qui peut durer jusqu’à l’automne, voire l’arrêt complet de la floraison si les conditions météo se durcissent. Ce scénario peut être évité, à condition de savoir réagir au bon moment.

Le bon geste à faire fin juin pour relancer la floraison
C’est souvent à cette période qu’on oublie d’intervenir. Une fois les premières roses fanées, il faut impérativement tailler, mais pas n’importe comment :

Coupez juste au-dessus du premier bourgeon sain (appelé « œil »), en choisissant une orientation vers l’extérieur du pied. La coupe doit être franche, en biais, à environ 5 millimètres au-dessus du bourgeon.

Ne vous contentez pas d’ôter les pétales tombés ou les fleurs fanées du bout des doigts : c’est l’ensemble du segment défleuri qu’il faut retirer pour stimuler une nouvelle poussée. Ce geste permet à la plante de « comprendre » qu’elle n’a pas encore terminé son travail de reproduction et qu’elle peut se relancer.

Que faire juste après la taille
Une fois les fleurs fanées supprimées, le rosier entre dans une phase où il a besoin de soutien. C’est là que l’apport nutritif joue un rôle fondamental. Un engrais adapté, riche en potassium (K) et en phosphore (P), l’aide à initier la fabrication de nouveaux boutons, tout en renforçant les défenses naturelles de la plante.

Évitez les engrais trop riches en azote, qui favorisent le feuillage au détriment des fleurs. Une bonne hydratation est aussi essentielle, surtout si les premières chaleurs s’installent : préférez un arrosage copieux une fois par semaine plutôt que de petites quantités tous les jours.

Si vos rosiers sont en pot ou sur un balcon exposé, la chaleur du substrat peut ralentir la remontée florale. Dans ce cas, installez une soucoupe de pouzzolane humide sous le pot pour maintenir une fraîcheur constante à la base.

Le rôle oublié du paillage à cette période
On pense souvent à pailler en début de printemps, rarement fin juin. Et pourtant, c’est précisément à ce moment que le sol commence à se dessécher en profondeur. Un bon paillis (broyat de bois, paille, tontes sèches) va maintenir l’humidité, réguler la température, empêcher la germination des adventices et limiter les éclaboussures sur le feuillage, vectrices de maladies comme le marsonia ou l’oïdium.

Évitez cependant d’étouffer le collet du rosier : laissez au moins 10 centimètres de dégagement autour du tronc pour permettre la respiration du pied.

Et si votre rosier ne refleurit pas ?
Certains rosiers anciens ou paysagers ne sont pas remontants. Dans ce cas, le geste de taille reste bénéfique pour l’aspect esthétique et la santé de la plante, mais n’entraînera pas une nouvelle floraison. Pour les autres, si malgré tous vos soins, aucune rose ne réapparaît, pensez à vérifier :

– l’exposition (minimum 6h de soleil direct par jour),

– l’état du sol (un sol trop argileux ou asphyxié freine la reprise),

– les attaques d’insectes (pucerons, chrysomèles) qui bloquent les jeunes pousses,

– ou une fatigue plus générale de la plante (manque de renouvellement, taille mal faite les années précédentes).

Il est encore temps de changer le cours de la saison
Les quelques jours qui suivent la fin juin sont décisifs. C’est maintenant que la plante se prépare ou non à une seconde vague de floraison. En agissant dès aujourd’hui avec méthode – taille, fertilisation ciblée, paillage adapté – vous donnez toutes les chances à vos rosiers d’offrir un nouveau bouquet spectaculaire au cœur de l’été. Les amateurs avertis ne s’y trompent pas : c’est souvent à ce moment discret de la saison que se joue la beauté des massifs d’août.

Source : https://www.ecoledagriculture.fr/