
L’Algérie accélère sa stratégie de souveraineté alimentaire en annonçant un ambitieux plan de développement de ses capacités de stockage de céréales. D’ici deux ans, le pays prévoit de faire passer ses capacités de 4 à 9 millions de tonnes, selon une déclaration du ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, lors d’une visite officielle dans la wilaya de Boumerdès.
Cette annonce relayée par l’agence officielle APS, marque une étape décisive dans les efforts engagés pour sécuriser les besoins du marché national et réduire la dépendance aux importations, dans un contexte mondial marqué par des tensions sur les produits agricoles. Surtout que tout le monde sait que les Algériens sont de grands consommateurs, donc importateurs, de céréales.
Algérie : de nouveaux silos sur tout le territoire
Pour atteindre cet objectif, un vaste programme d’infrastructures va être lancé. Le ministère de l’Agriculture prévoit la construction de 30 silos de grande capacité, 16 silos de taille intermédiaire et 352 centres de stockage de proximité. Chaque centre pourra contenir jusqu’à 50’000 quintaux, ce qui permettra une gestion plus souple et plus efficace des récoltes dans les différentes régions du pays.
Le ministre a également posé la première pierre d’un silo régional à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdes. Ce projet, qui prévoit une capacité d’un million de quintaux, mobilise plus de 8 milliards de dinars d’investissement. Il s’inscrit dans un dispositif global visant à mieux répartir les stocks sur le territoire et à accompagner les agriculteurs locaux.
Réduction des importations et sécurité alimentaire
Ce programme vise à accompagner la production nationale de céréales, avec un objectif affiché : réduire, puis supprimer l’importation de blé tendre. Aujourd’hui encore, l’Algérie importe une grande partie de ses besoins, notamment en blé, alors que la consommation nationale reste soutenue.
En améliorant ses infrastructures de stockage, le pays pourra optimiser la gestion des récoltes, limiter les pertes, et garantir une meilleure stabilité de l’approvisionnement tout au long de l’année. Cela constitue un levier important pour renforcer la résilience du système agricole face aux aléas climatiques et aux fluctuations du marché mondial.
Cette dynamique s’inscrit dans une politique plus large, qui inclut aussi le développement de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que des mesures en faveur du pouvoir d’achat des citoyens, comme l’importation d’un million de têtes de moutons en prévision de l’Aïd El Adha. À travers ces initiatives, l’Algérie affirme sa volonté de bâtir un modèle agricole plus autonome, capable de répondre aux défis économiques et alimentaires des années à venir.
Source : https://observalgerie.com/