
Des botanistes ont identifié en Tanzanie une espèce d’arbre monumental, pouvant vivre jusqu’à 3 000 ans. À peine découverts par l’Homme, ces trésors végétaux sont déjà menacés par son activité.
Une nouvelle espèce d’arbre, Tessmannia princeps, a été découverte dans la forêt tropicale et isolée des monts Udzungwa, dans le centre-sud de la Tanzanie. Atteignant jusqu’à 40 mètres de hauteur, cet arbre remarquable a déconcerté le botaniste Andrea Bianchi et deux experts locaux, Aloyce et Ruben Mwakisoma, lorsqu’il s’est révélé à leurs yeux pour la première fois, en 2019, lors d’un recensement de la flore dans la région.
Ses caractéristiques, telles que son écorce grisâtre, ses racines massives et ses fleurs parfumées, le distinguent de toutes les autres espèces connues. Elles ont conduit les scientifiques à l’identifier comme un membre inconnu du genre Tessmannia, qui regroupe d’autres espèces d’Afrique tropicale, explique Science Alert, dimanche 30 mars.
T. princeps est supposé être une espèce d’arbre ancienne, avec une durée de vie pouvant atteindre jusqu’à 3 000 ans, les plus vieux individus ayant a priori plus de 2 000 ans. Bien que l’âge exact de ces plantes géantes n’ait pas encore été confirmé par datation au radiocarbone, la taille et les caractéristiques des spécimens suggèrent qu’ils ont été présents pendant des millénaires.
Les chercheurs soulignent également dans leur rapport, disponible sur Phytotaxa, que ces arbres font partie d’un vaste écosystème reliant deux forêts ancestrales en Tanzanie, qui existent depuis plus de 30 millions d’années.
Bientôt en danger d’extinction ?
Malheureusement, l’espèce nouvellement identifiée est gravement menacée, avec seulement environ 1 000 individus matures dans la nature, confinés dans deux vallées adjacentes. La perte de leur habitat, causée par la déforestation au cours du dernier siècle, continue de représenter une menace majeure pour leur survie. Les efforts de conservation locaux, y compris un projet de restauration écologique mené par une entreprise privée, visant à protéger la forêt et à soutenir les communautés avoisinantes, sont essentiels pour assurer l’avenir de T. princeps, insistent les auteurs de l’étude.
Ils rappellent que ces forêts primaires, où T. princeps se trouve, sont des éléments essentiels des écosystèmes, fournissant de l’ombre, stockant du carbone et servant d’habitat à une biodiversité riche. Alors que les forêts mondiales rétrécissent et rajeunissent, l’inquiétude grandit quant à leur destinée. En 2018, par exemple, près de 4 millions d’hectares de forêts primaires ont été perdus, soit une superficie équivalente à la Belgique. La réduction de ces forêts vieilles de plusieurs siècles affecte non seulement la faune et la flore locales, mais perturbe également des processus climatiques mondiaux.
Par ailleurs, selon une étude rendue publique en 2023, environ 75% des espèces végétales encore non classées risquent de connaître une extinction. T. princeps, en raison de sa rareté et de son habitat fragile, répond à ces critères et est considérée comme vulnérable. Chanceuse, au moins, d’avoir été découverte.
Source : https://www.geo.fr/