
La hausse des températures supérieure combinée à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2), entraîne une hausse des concentrations d’arsenic inorganique dans le riz. Explications.
D’après les données, 4,5 kg de riz blanc sont consommés, en moyenne, par chaque Français chaque année. Mais, le changement climatique pourrait impacter la qualité de cet aliment très prisé. D’après les conclusions d’une nouvelle étude de la Mailman School of Public Health de l’Université Columbia (Etats-Unis), une hausse des températures supérieure à 2 °C, associée à une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2), entraîne une hausse des concentrations d’arsenic inorganique dans le riz. Ce qui peut ensuite augmenter potentiellement les risques pour la santé des populations asiatiques d’ici 2050. Ces conclusions ont été publiées dans The Lancet Planetary Health.
« Nos résultats suggèrent que cette augmentation des concentrations d’arsenic pourrait accroître significativement l’incidence des maladies cardiaques, du diabète et d’autres problèmes de santé non cancéreux », met en garde Lewis Ziska, professeur associé de sciences de la santé environnementale à la Columbia Mailman School. Avant de compléter : « Ces changements pourraient entraîner une augmentation substantielle de la charge mondiale de morbidité liée au cancer, aux maladies cardiovasculaires et à d’autres problèmes de santé liés à l’arsenic ». Pour le scientifique, les niveaux plus élevés d’arsenic résultent certainement des changements liés au climat dans la chimie du sol qui favorisent l’arsenic qui peut être plus facilement absorbé dans les grains de riz.
Réduire l’exposition
D’après les conclusions de plusieurs études, une exposition chronique à l’arsenic inorganique peut favoriser l’apparition des cancers du poumon, de la vessie et de la peau. Elle peut également être liée au diabète, à des complications de grossesse, à des troubles du développement neurologique et à des effets sur le système immunitaire. Dans le cadre de cette vaste recherche, les effets de la hausse des températures et du CO2 ont été mesurés sur 28 souches de riz pendant dix ans. « D’après nos conclusions, nous pensons que plusieurs mesures pourraient contribuer à réduire l’exposition à l’arsenic à l’avenir », assure le Pr Ziska. Pour cela, il recommande de mettre en place des mesures concernant la sélection végétale afin de minimiser l’absorption d’arsenic, de mieux gérer les sols dans les rizières, etc.
Source : https://www.santemagazine.fr/