
La Food and agriculture organisation de l’ONU a estimé dans son rapport annuel, publié ce vendredi, que les mauvaises habitudes alimentaires avaient un coût sanitaire de 8.000 milliards de dollars par an. Un chiffre faramineux sur lequel il est urgent de se pencher.
Manger mal a des conséquences, et pas uniquement sur notre corps. Plus de 8.000 milliards de dollars par an (soit 7.435 milliards d’euros), c’est ce que coûte la «malbouffe» à l’échelle mondiale.
Selon le rapport annuel de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture publié ce vendredi, ces coûts sont liés à la perte de la productivité entraînés par les maladies provoquées par notre alimentation.
Les régimes pauvres en céréales complètes, riches en sel, pauvre en fruit et légumes et comportant une trop grosse quantité de viande transformée sont en grande partie responsables de ce coût. À l’échelle mondiale, cet impact sur la santé représente 70% de toutes les dépenses cachées de la production alimentaire, qui s’élèvent quant à elles à plus de 12.000 milliards de dollars par an (environ 11.150 milliards d’euros).
Certains pays plus impactés que d’autres
Cette charge a un impact qui varie selon les États, elle peut représenter jusqu’à 10% du PIB pour les pays émergeants. De plus, ces calculs n’incluent pas la sous-nutrition qui elle-même est déjà coûteuse.
«Ce coût sanitaire supporté par la collectivité est invisible et donc personne n’y fait attention et donc personne ne veut vraiment régler ce problème», affirme David Laborde, directeur de la division économique agro-alimentaire pour la FAO.
Quand de nombreuses populations doivent faire face au double fardeau du surpoids et de la sous-nutrition, il est important d’agir selon l’agence, qui propose des «incitations financières, des campagnes d’information ou encore des régulations qui peuvent soutenir le changement».
Les agriculteurs, premières victimes de ce déclin
Cette évolution croissante du coût de la «malbouffe» peut peser sur les agriculteurs, principaux acteurs de ce secteur.
Pour avoir un meilleur revenu, ces derniers devraient avoir accès à des technologies, être payés pour leurs services écosystémiques et obtenir les certifications (bio, commerce équitable…), ce qui n’est pas systématiquement le cas.
Un manque de soutien financier de la part de l’État, des transformateurs et des consommateurs entraînent des conséquences immédiates telles que les manifestations qui ont eu lieu en Europe l’hiver dernier. La FAO appelle à « agir urgemment » pour transformer les systèmes agroalimentaires dans le monde.
Source : https://www.fao.org/